“L'Algérie a entrepris de développer davantage ses activités industrielles énergétiques en aval, dans le cadre de son programme d'appui à la mise en valeur des ressources énergétiques et à la création d'emplois, en particulier dans les zones reculées.” C'est ce que relève le cabinet d'expertise londonien Oxford Business Group, dans son dernier Briefing, consacré à l'expansion de l'industrie pétrochimique en Algérie. Oxford Business Group rappelle qu'un certain nombre de projets ont été lancés au cours des 18 derniers mois visant à réaliser de nouveaux sites pétrochimiques ou à augmenter les capacités de production de plusieurs usines. “L'un des principaux projets actuellement en cours de réalisation est le complexe d'ammoniac et d'urée d'Arzew à l'ouest du pays”, relève Oxford Business Group. Le futur complexe est le fruit d'un partenariat entre Sonatrach, la société publique d'hydrocarbures et le groupe égyptien Orascom Construction Industries (OCI). La Sonatrach détient 49% du capital de l'entreprise conjointe, la Sorfert, qui chapeautera ce projet. Oxford Business Group, citant l'Agence nationale de développement de l'investissement, note qu'Orascom est présente en Algérie à travers ses différentes filiales dans des domaines aussi variés que les télécoms, la production de ciment et le dessalement d'eau de mer. “Des projets d'investissement qui s'élèvent à 10 milliards de dollars”, souligne le document. Concernant le complexe, Oxford Business Group affirme qu'il devrait être opérationnel en 2010. Il est composé d'une unité de production d'ammoniac et d'urée d'une capacité de 1 million de tonnes par an et d'une seconde unité de production d'ammoniac de 700 000 tonnes. “L'enthousiasme d'OCI pour le projet était tel que les travaux ont débuté avant même d'avoir finalisé le montage financier”, écrit Oxford Business Group. Fin juin 2007, la société Uhde, filiale du groupe allemand Thyssen Krupp, a été choisie par la société Sofert pour la conception et la construction clés en main du complexe. “Le 11 janvier dernier, le projet a franchi une nouvelle étape”, souligne le rapport. La société britannique Wellman s'est vue attribué par Uhde le contrat de fournisseurs pour cinq lots de condensateurs, composants essentiels pour le fonctionnement de la nouvelle usine. “L'ammoniac et l'urée sont produits à partir du nitrogène atmosphérique en le couplant avec l'hydrogène provenant des hydrocarbures. Comme ce procédé est réalisé à partir du gaz naturel, l'option la plus rentable et la plus écologique, l'Algérie, qui détient d'importantes réserves a les moyens de devenir leader sur le marché”, explique Oxford Business Group. Le document indique que grâce à ses vastes ressources, le prix du gaz en Algérie est 8 fois moins cher qu'en Europe ou aux Etats-Unis. Oxford Business Group cite Osama Bishai, directeur général d'OCI, affirme que l'augmentation du prix du gaz mène à la délocalisation de l'industrie du gaz dans les pays développés vers les pays émergents. “De nombreuses usines ont dû fermer leurs portes en Europe et de nouvelles installations ont été aménagées en Algérie, en Egypte et dans les pays du Golfe pour répondre à la demande”, a souligné M. Bishai dans un communiqué rendu public en décembre dernier. Le cabinet d'expertise londonien estime que la demande en engrais chimiques continue d'augmenter. “Ce qui laisse OCI et Sonatrach à penser que leur entreprise sera une réussite”, estime-t-il. Synthèse M. R.