La compagnie de transport aérien Air Algérie qui s'était préparée au rush à l'occasion de cette omra spécial Mawlid Ennabaoui a été saisie par les agences pour l'annulation de toutes les réservations. Annaba. De notre bureau L'alerte est générale dans le milieu des pèlerins algériens. Un communiqué laconique de leur agence de voyages les informait de l'annulation sans autre précision. La menace de cette annulation courait déjà depuis plusieurs semaines. Précisément depuis que le consulat général saoudien a annoncé la suspension de l'établissement des visas. Selon plusieurs voyagistes, le ministère saoudien du Hadj n'aurait pas autorisé le lancement de la campagne à travers plusieurs pays arabes, dont l'Algérie. « La mise en application des dispositions d'un nouveau cahier des charges par le ministère des Affaires religieuses pour toutes les opérations omra a, de par les conditions exigées, mis en difficulté plusieurs agences de voyages privées », explique un de ces voyagistes en activité à Annaba. Il faut dire que ces difficultés sont énormes. En effet, tout candidat au petit pèlerinage devra mettre en dépôt un cautionnement d'un montant de 100 000 rials saoudiens (20 000 euros). L'opération devra être effectuée auprès d'un partenaire saoudien au moyen d'un virement bancaire. S'y ajoute la condition du virement à réaliser avant l'arrivée du 1er groupe de pèlerins. Ce qui revient à dire « mission impossible » pour l'opération omra spécial Mawlid compte tenu de la date du voyage proche et de la « célérité » bien connue avec laquelle nos banques activent. Et comme si ces mesures draconiennes ne suffisaient pas, voilà que les Saoudiens émettent une autre de leurs volontés. En cas d'annulation totale des vols à partir de l'Algérie, il est fait interdiction d'acheminer par route les pèlerins jusqu'en Tunisie pour un éventuel vol à destination des Lieux Saints de l'Islam. Dans le même cahier des charges, il est exigé la présence d'un guide désigné par les affaires religieuses pour accompagner chaque groupe de pèlerins composé de 35 personnes. Ce guide sera totalement pris en charge par l'agence de voyages. Cette dernière devra disposer d'un agrément conjointement signé par 3 ministères : Affaires religieuses, Affaires étrangères, et Tourisme. Tout cela aurait été correct si, comme le font les voyagistes spécialisés des pèlerinages à Rome, ces conditions avaient été émises quelques mois auparavant. L'Arabie Saoudite, qui a fermé les portes de son consulat général en Algérie au nez des Algériens demandeurs de visa, n'a cure de la foi de ces mêmes Algériens dont le seul tort est de vouloir accomplir un des fondements de l'Islam. De là à ce que les Algériens n'aient plus le droit d'effectuer le grand pèlerinage, il n'y a qu'un pas que les Saoudiens n'hésiteront certainement pas à franchir.