L'ANR va présenter des listes communes avec l'UDR de Amara Benyounès, le MDS de Ali Hocine et éventuellement les archs. Sans prétendre représenter tout le courant démocratique, Réda Malek se targue d'avoir fédéré un segment de la tendance républicaine. Un geste qui va se traduire concrètement sur le terrain et qui sera peut-être « le bourgeon du pôle républicain ». L'ANR de Réda Malek a tenu, hier à l'hôtel Le Rocher de Boumerdès, son congrès de mise en conformité en présence de quelque 400 militants venus de 37 wilayas du pays. C'est en prévision des prochaines élections législatives que ce parti a tenu ces assises dont il est attendu des résolutions touchant au fonctionnement même du mouvement. Dans son discours d'ouverture des travaux de la rencontre, Réda Malek a mis l'accent sur « la nécessité de participer aux élections du 17 mai prochain ». « Des perspectives de changement s'offrent à nous, il faut les saisir. Il y va de l'intérêt de la nation, de la République et de la démocratie », a-t-il dit. L'ex-chef de gouvernement n'a pas omis de faire remarquer que « cette rencontre intervient dans un contexte difficile. Une situation proche du point de non-retour ». Faisant justement un constat à propos de la situation actuelle du pays, Réda Malek a déclaré, sans ambages, que « l'amateurisme a atteint son summum ». « Nous avons atteint un degré de décomposition avancé, et ceux qui ont lutté pour la libération de notre pays assistent à des choses incroyables. On joue avec des milliards comme on joue aux billes » (référence à l'affaire Khalifa), a ajouté le président de l'ANR qui a rappelé que son mouvement ne s'est pas réuni en congrès depuis 12 ans. Mais Réda Malek se refuse de « se limiter aux lamentations ». « Il nous faut des propositions constructives. Il faut unir nos rangs et nous devons nous réveiller à l'occasion des élections prochaines. » Tout en insistant sur le fait que « l'ANR est fondée sur l'autonomie et la transparence », Réda Malek a descendu en flammes le FLN, le RND et les islamistes. Cependant, il nuance son propos en soulignant qu'il faut « distinguer entre le FLN qui a fait la Révolution et le FLN de l'après-1962 ». « Nous avons fait le sermon de ne pas mentir à ce peuple. Nous travaillons sur la base de la vérité. C'est pour cela que nous devons nous opposer à ces partis qui mangent dans la main du pouvoir. Les fonctionnaires du statu quo », a-t-il ajouté. Réda Malek a constaté, non sans regret, que « les jeunes ont déserté la scène politique ». « Ils ne s'impliquent pas pour assurer la relève », dit-il. Le président de l'ANR regrette en outre que « le multipartisme n'est pas quelque chose de tout à fait réel dans notre pays ». Revenant aux élections, Réda Malek a confirmé l'existence de contacts avec d'autres parties pour présenter des listes communes le 17 mai prochain. Mais il prend le soin de préciser que c'est l'ANR qui impose sa vision, celle « héritée du 1er Novembre ». « L'UDR a voulu se dissoudre dans nos rangs, nous lui avons répondu : ‘‘Doucement.'' Puis il y a eu au moins trois réunions et on est sur la bonne voie. Les listes seront connues dans quelques jours seulement. Idem avec les archs et le MDS. Mais là encore, nous avons dit que nous ne pouvons pas tolérer le régionalisme étroit et ‘‘la lutte des classes''. Abrika était d'accord autant que les cadres du MDS », a-t-il expliqué. « A partir de là, nous avons formé un noyau, un mouvement unifié qui peut être le premier bourgeon d'un pôle républicain », ajoute Réda Malek qui explique que « l'intérêt de tout cela réside dans la nécessité d'éviter la défaite de 1997 et de multiplier les chances de sortir vainqueurs de ces joutes ». L'auteur de la fameuse phrase : « La peur doit changer de camp », trouve que cela s'est quelque peu réalisé avec l'amélioration de la situation sécuritaire, sans omettre de dire que « les islamistes sont des charlatans qui ont fait beaucoup de mal au pays », en citant le FIS dissous qui « est à l'origine de l'anarchie et des massacres qu'a vécus d'Algérie ». Interrogé au sujet de l'affaire Khalifa, Réda Malek a répondu : « Un enfant de six ans ne prendrait pas ça au sérieux. C'est une immense arnaque dès le début et qui aura des conséquences graves ». Quant à la révision constitutionnelle que ne cesse d'agiter le FLN, Réda Malek tranche : « Il n'y a pas de révision constitutionnelle, pour moi il n'y a aucun problème qui se pose dans ce domaine. »