L'alliance ANR-UDR-MDS endossée au sommet n'est pas assumée à Béjaïa où ces trois partis ne trouvent pas de dénominateur commun pour avoir choisi des chemins diamétralement opposés. Si le MDS a choisi de s'engager avec sa propre liste qu'il a confiée à Mme Dalila Aoudj, membre du conseil national de l'UDR, l'ANR, lui, n'y va tout simplement pas. Pour cause, il en veut beaucoup à la direction nationale qui a, à la surprise générale, fait l'impasse sur la liste proposée par son bureau de wilaya et qu'allait diriger son président Me Oulagha pour jeter son dévolu finalement sur un élu indépendant que l'UDR vient de prendre sous son aile, Abdelmadjid Bektache en l'occurrence, président de l'APC de Darguina. La liste avalisée par l'administration au nom du parti de Réda Malek suscite colère et indignation au niveau de la base qui se dit « surprise » par une telle alliance que l'on qualifie d' « oligarchique ». « Aucun des candidats retenus n'est militant de l'ANR », a déclaré, hier, Me Oulagha lors d'une conférence de presse au siège du bureau de wilaya du parti, en présence de nombreux militants et militantes. Ne voulant assumer qu'une sorte de révolte disciplinée, on se limite, pour le moment, à la dénonciation avec l'espoir de faire disqualifier la liste et à la résolution prise pour « le retrait de la campagne ». Un boycott qui ne dit pas son nom. « Si ailleurs des militants ont dû démissionner du parti, nous, nous préférons le renforcer pour l'enlever à ceux qui veulent le squatter », déclare Me Oulagha. Un engagement a été signé à l'échelle des représentations locales des deux partis pour donner un prolongement à l'idée d'alliance à travers le principe d'une liste de candidats républicains. Une liste qu'allait driver, croit-on savoir, l'ANR qui a convenu de laisser la deuxième position à la candidate Aoudj qui se retrouve sur la liste du MDS invitant à croire à une dissidence. Au cas contraire, le parti de Amara Benyounès est présent sur deux listes à Béjaïa. L'accord ANR-UDR n'a finalement pas eu les faveurs du président du premier parti et sans doute pas aussi celles du secrétaire général de l'UDR qui a réussi à contourner l'obstacle de l'absence d'agrément en hissant son parti à la tête d'une quarantaine de listes en course pour les prochaines législatives, sous la chapelle de l'ANR, engagé à travers 44 wilayas. Ce qui fait dire aux militants contrariés de l'ANR que leur parti « est phagocyté par l'UDR ».