Le front des républicains fonctionne, qu'on le veuille ou non, difficilement, le MDS et l'UDR souffrent d'un manque de crédibilité et de représentativité. Démesurément confiant, Réda Malek, président de l'ANR, affiche une volonté de fer de conduire le clan républicain à son essor politique. Le président de l'Alliance nationale républicaine a appelé, hier, à faire sauter le verrou du champ politique qui, d'après lui, souffre de moult blocages. «Le multipartisme n'est pas encore appliqué en Algérie», affirme l'ancien membre du Haut comité d'Etat (HCE). Ce dernier veut mettre les bouchées doubles pour progresser vite dans son projet dit d'«alliance républicaine» qui rassemble, dès maintenant, le parti de Réda Malek, l'Union pour la démocratie et la République (UDR) et le Mouvement démocratique et social (MDS). L'alliance républicaine fonctionne, néanmoins, sans réelle assise, le MDS et l'UDR souffrent, qu'on le veuille ou non, d'un manque de crédibilité et de représentativité. L'UDR de Amara Benyounès, parti non agréé, compliquera, sans le moindre doute, la donne. Tandis qu'au MDS, l'héritage sacré de Hachemi Chérif, scindé en deux ailes, celle d'Ahmed Meliani et celle de Houcine Ali, pose sérieusement un problème de crédibilité. Réda Malek, intervenant, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, a tenté, à demi-mot, de trouver une solution à cet amalgame alchimique. «C'est vrai qu'il existe un problème de représentativité, mais nous allons dépasser ce stade», laisse-t-il entendre, mais sans pour autant aller au fond du problème. Il se contente d'annoncer l'existence d'un consensus autour d'un projet commun. «C'est, d'ailleurs, le projet de l'ANR». Tout laisse croire que l'ANR se charge, d'ores et déjà, de jouer la locomotive. Réunis jusqu'ici «informellement» en un front appelé «alliance républicaine», les trois alliés comptent s'investir tout d'abord dans un sens horizontal, c'est-à-dire à travers le territoire national. L'entrée en scène de cette alliance ne sera, toutefois, pas temporaire, à en croire Réda Malek. Les législatives du 17 mais prochain marqueront ainsi le début, en attendant de mettre en marche, à long terme, un plan commun qui rassemble les trois partis. Premier objectif: «Faire tomber le courant intégriste et les partisans de l'obscurantisme», fera savoir, l'ancien chef de gouvernement. Pour lui, il existe bel et bien un «effritement de l'esprit de militantisme». Seconde visée, redresser la barre du militantisme qui, faut-il le reconnaître, a basculé au profit de l'opportunisme. Effet direct et logique, l'opposition s'émousse de plus en plus. Réda Malek avance-t-il à vue de nez? L'UDR et le MDS, deux membres de cette alliance, peinent déjà à bâtir une assise militante. Ainsi, retravailler l'esprit du militantisme par le trio ANR-MDS-UDR s'avère être, de facto, qu'un fantasme politique issu d'un ultime désir de rassembler. Les tentatives d'une «alliance républicaine», voire même des partis dits «démocrates», ont échoué, reconnaît Réda Malek. Cette incapacité est liée, selon lui, à la non-application, concrètement, du multipartisme. Le tocsin des alliances a sonné. En économie, une faible entreprise conduite à la faillite est souvent considérée comme une bonne nouvelle pour l'économie. Le principe est-il applicable aux partis politiques?