La SIMOB est l'une des deux entreprises d'importance que compte la commune de Beni Saf. Ce complexe de menuiserie emploie actuellement 148 salariés pour un chiffre d'affaires annuel (C.A) variant entre 100 à 115 millions de dinars dont une trentaine va à la masse salariale, alors qu'avant sa filialisation en 1998, le personnel atteignait un effectif de 340 pour un C.A de 60 à 70 millions de dinars. Pour arriver à ce résultat, cadres et salariés ont consenti à un dégraissement de la moitié du personnel et fait le sacrifice de toutes les primes durant cinq années pour se contenter du salaire de base et de la prime d'ancienneté. Mieux, ils ont consenti au non-versement de leurs salaires certains mois de façon à ce que l'approvisionnement de l'entreprise ne cesse pas de façon à honorer les commandes. Dans un plan de redressement, ils ont, entre autres propositions, appelé à une privatisation et trépigné d'impatience lorsqu'ils ont appris que le groupe syro-saoudien Pharaon avait soumissionné à un appel d'offres du SGP. Mais l'offre a été jugée infructueuse. Aujourd'hui, disent-ils, leur entreprise est victime d'une exorbitante dette qui lui a été affectée arbitrairement par le groupe lors de sa filialisation, soit 606 millions de dinars pour le recouvrement desquels la banque ponctionne d'autorité 50% sur chacune de ses rentrées financières afin d'éponger en partie des intérêts annuels de l'ordre de 36 millions de dinars et un principal de 70 millions de dinars. Depuis deux mois, les salaires ne sont pas payés, pour éviter l'asphyxie financière, l'entreprise étant devenue interdite de crédits pour assurer ses approvisionnements. Leur fournisseur, une filiale du groupe, a été instruit pour ne livrer à SIMOB de la matière première que contre paiement au comptant. « Que cherche-t-on au juste ? Veut-on désespérer les gens et les mettre à la rue alors qu'ils ne sont pour rien dans la situation et alors qu'ils ont joué le jeu ? Pourquoi ne pas faire bénéficier SIMOB d'un assainissement comme cela a été consenti pour d'autres entreprises ? », s'interroge le secrétaire de la section syndicale.