L'Algérie compte développer ses capacités d'exportation d'engrais et d'ammoniac et devenir l'un des plus importants acteurs du marché mondial via en particulier l'entreprise publique Asmidal. Cette dernière est spécialisée dans la production, la commercialisation et le développement des engrais, de l'ammoniac et ses dérivés. Elle est constituée en holding. Elle compte cinq filiales : ses principaux pôles de production à Arzew et Annaba sont Alzofert et Fertial, Kimial à Annaba qui produit du tripolyphosphate de sodium pour l'industrie des détergents, une société de maintenance Somias et celle de distribution Asfertrade. En 2005, Asmidal a cédé 66% de ses parts dans les filiales Alzofert et Fertial qui détiennent les complexes d'ammoniac et d'engrais d'Arzew et d'Annaba à l'espagnol Fertiberia du groupe Villar Mir. En contrepartie, la partie espagnole devait investir 167,5 millions de dollars sur trois ans dans la rénovation de l'outil de production, construire une nouvelle usine de production d'ammoniac d'un montant de 400 millions de dollars, verser 200 millions de dollars pour effacer les dettes des deux filiales. Asmidal a également cédé 55% de ses parts dans la filiale de maintenance Somias à la firme britannique Wood Group. En 2004, Asmidal disposait d'une capacité annuelle de 1 million de tonnes d'ammoniac, de 825 000 tonnes d'ammonitrates et 800 000 tonnes d'engrais phosphatés. Elle a produit la même année, 376 000 tonnes d'engrais azotés, 252 000 tonnes d'engrais phosphatés, 660 000 tonnes d'ammoniac. Elle a exporté vers l'étranger en 2004, 187 000 tonnes d'engrais azotés, 478 000 tonnes d'ammoniac. Son chiffre d'affaires à l'exportation était la même année de 138 millions de dollars. Ferphos : des réserves inédites Notre pays est aujourd'hui l'un des premiers exportateurs mondial de phosphates. Elle dispose d'importantes réserves qui lui permettent d'afficher ses ambitions : exporter 20 millions de tonnes de phosphates à l'horizon 2020. Pour réaliser cet objectif, elle s'appuiera sur une entreprise dynamique, Ferphos, spécialisée dans l'exploitation des mines de fer, de phosphates et de pouzzolane. Elle a produit en 2007 près de 2 millions de tonnes de phosphates et plus de 3 millions de tonnes de minerai de fer. Elle a pour objectif en 2008 de produire 2,5 millions de tonnes de phosphates. En 2007, l'Algérie était cinquième exportateur mondial de phosphates. Ferphos a exporté 1,680 000 tonne de phosphates vers notamment l'Inde, le Brésil, la France, l'Ukraine, l'Espagne et la Malaisie. Ferphos a en projet la réalisation d'un pôle industriel pour la fabrication d'acide phosphorique et d'engrais phosphatés à Guelma. Il devrait produire 1 000 tonnes/jour d'ammoniac et 1 000 tonnes/jour d'engrais Saidal : une envergure internationale Saidal reste l'instrument aux mains des pouvoirs publics pour développer l'industrie pharmaceutique nationale à même de satisfaire les besoins nationaux en médicaments et envisager par la suite d'exporter des quantités significatives de produits pharmaceutiques notamment vers l'Afrique. En effet, Saidal est de loin le premier producteur de médicaments en Algérie. Il dispose d'un complexe de production d'antibiotiques à Médéa, des filiales Biotic et Pharmal détenant les usines d'El-Harrach et de Dar El-Beïda, d'une unité de production d'insuline à Constantine. Il a produit en 2007, 135 millions d'unités/vente, soit 42% de la production nationale selon les chiffres de la société, le restant étant assuré par les laboratoires privés. En 2007, Saidal était classé sixième sur le marché algérien avec un chiffre d'affaires de près de 130 millions de dollars derrière Sanofi Aventis, Pfizer, GSK, Novartis (chiffre incluant le chiffre d'affaires importation et commercialisation de la production). L'entreprise a développé un partenariat industriel avec de grands laboratoires étrangers. Elle détient une participation dans l'usine de production à Oued-Smar en association avec Sanofi Aventis, une part de 30% dans l'unité de Oued- Smar avec Pfizer, (qu'elle a cédée) avec le groupement pharmaceutique européen à Dar El- Beïda, avec la jordanienne Dar El-Dawa… Cette politique de partenariat pourrait contribuer à aider le pays à se doter d'une expérience industrielle dans la fabrication du médicament. En matière d'exportation, “Saidal compte placer 5% de sa production sur les marchés de l'Afrique subsaharienne et cela dans une première phase”. Cosider : des références confirmées Cette grande entreprise dispose de références et d'une expérience appréciable dans la réalisation de logements, de voies routières, de barrages et de canalisations. Elle est classée première entreprise dans le secteur du BTPH et cinquième en Afrique dans le secteur du BTPH selon Jeune Afrique. Le groupe compte dix filiales détenues à 100% par la société mère. Parmi les plus importantes, Cosider Travaux publics, Cosider Construction et Cosider Canalisations. Le groupe a affiché un chiffre d'affaires de 48 milliards de dinars. Il emploie près de 20 000 salariés. La filiale Travaux publics compte à son actif la réalisation des barrages de Sidi M'hamed Ben Taïba, de Tichy Haf. La filiale construction a dans son portefeuille 7 000 logements faisant partie des programmes AADL 2001 et 2002, et 8 000 logements au titre du plan de relance 2005-2009. Elle a réalisé 2 300 logements au profit des sinistrés de Boumerdès. Cosider Canalisations a contribué, entre autres, à la réalisation du grand projet d'oléoduc 0Z2 pour le compte de Sonatrach. Cette grande entreprise fait face à la concurrence notamment des entreprises chinoises dans les secteurs du bâtiment, de l'hydraulique, de la construction. Elle a éprouvé dans de nombreux projets des difficultés à maîtriser les délais. Si l'Etat dispose d'un outil important de réalisation via Cosider, elle devra assurer un suivi car son portefeuille de projets a un impact important sur l'amélioration des conditions de vie des populations. Les pouvoirs publics devront surtout obliger l'entreprise à respecter dans tous les projets les règles de qualité, de coût et de délais. Ces contraintes levées, l'appui de l'Etat devrait lui donner des ailes. K. R.