Le procès en appel de trois retraités, poursuivis depuis l'été dernier pour attroupement non autorisé, aura lieu le 20 février. Il intervient à la suite d'un pourvoi de cassation introduit par le procureur de la République près la cour de justice de Annaba. Les trois retraités avaient été mandatés par leurs collègues pour parler en leurs noms lors des manifestations de protestation organisées l'année passée devant les sièges de la caisse nationale de retraite (CNR), de la wilaya et de la fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), en vue de faire valoir une plate-forme de revendications, entre autres, la généralisation de l'application du paiement des rappels, et un peu plus de considération à cette catégorie de citoyens de la part de certaines institutions en rapport avec eux, telles la CNAS et Algérie Poste. Les trois mis en cause, qui ont fait l'objet d'une plainte déposée par les pouvoirs publics, ont été innocentés par la justice lors d'un procès qui a connu des reports successifs. « Les retraités vivent dans des conditions devenues difficiles à cause de la détérioration du pouvoir d'achat », a relevé un des trois retraités poursuivis par la justice et ex-délégué syndical UGTA au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Et d'enchaîner : « Veut-on nous mettre en prison parce que nous n'avons rien fait de mal, si ce n'est le fait de demander la satisfaction de nos droits légitimes ? Les rassemblements de protestation que nous avons tenus étaient destinés, tout simplement, à attirer l'attention des pouvoirs publics sur notre situation, en l'absence d'autres canaux susceptibles de transmettre les doléances des retraités. Aucun dépassement n'a été enregistré, par ailleurs, lors de ces manifestations ». Les trois retraités sont sereins et confiants vis-à-vis de la justice, d'autant plus qu'ils estiment que leur cause est juste.