Les habitants de la cité Base-vie, l'une des poches d'habitat précaire dans la commune de Boghni s'insurgent contre la situation dramatique dans laquelle ils vivent et qui, visiblement, s'inscrit dans la durée. Près d'une quarantaine de familles installées sur ce site depuis le début des années 1990, occupent des baraques construites en préfabriqué. Lassés par cette situation, les résidents de la Base-vie ne trouvent pas les mots pour qualifier l'état d'oubli dont fait l'objet leur cité. A ce propos, l'un d'eux déclare : « Cela fait 16 ans que nous sommes ici. La situation se dégrade de plus en plus. Ça devient invivable, il y a un manque d'hygiène et l'amiante menace notre existence. Nos enfants sont exposés à toutes les maladies. Toutes nos démarches auprès des autorités sont restées vaines. Nous vivons de promesses non tenues. » Le terrain d'assiette de la Base-vie appartient à un particulier qui, au demeurant, s'est dit prêt à le céder au profit des résidents. C'est ainsi que des démarches ont été entreprises pour le morcellement de ce lotissement en 42 lots avec une promesse d'aide à l'autoconstruction. En outre, le chef de daïra avait remis en 2004 des décisions de pré-affectation provisoires de logements sociaux. Mais, aucune solution n'a abouti pour donner une lueur d'espoir à ces familles qui prennent leur mal en patience. Face à cet oubli, un résident en colère nous déclare que : « C'est une injustice. Nous sommes marginalisés par les autorités, nous ne comprenons pas cette lenteur pour régulariser notre situation. Nous voulons rester sur le site et entamer des constructions personnelles. On nous a remis des décisions pour des logements sociaux. Le comble est qu'on nous demande de constituer des dossiers pour les postulants aux logements. C'est la confusion totale pour nous. » Les habitants de la cité Base-vie estiment que leurs demandes sont bloquées au niveau de l'administration. Le chef de daïra a affirmé, pour sa part : « En 2004, j'ai remis des décisions provisoires de pré-affectation pour les logements sociaux implantés à Tirmitine mais une chose est sûre, cette décision ne doit en aucun cas constituer une pièce définitive. Toutefois, celle-ci peut être jointe au dossier à fournir par le postulant. La loi est claire. L'attribution d'un logement se fait sur la base de l'étude du dossier et de l'enquête sociale. » Notre interlocuteur nous a précisé que l'opération de dépôt des dossiers s'est poursuivie jusqu'au 31 mars et si parmi les habitants de la Base-vie, « il y a des postulants pour le logement social, ils n'ont qu'à déposer leurs dossiers. Je ferai tout pour régulariser la situation de ceux qui sont dans le besoin. Jusqu'à présent, j'ai reçu neuf dossiers émanant de ladite cité », indique le même responsable. Quant aux autres habitants qui ont opté pour le maintien sur site, le chef de daïra a souligné que « ceux qui veulent rester sur place doivent s'arranger pour avoir des certificats de possession individuelles afin qu'ils puissent bénéficier de l'aide de 50 millions de centimes octroyée pour l'autoconstruction et seront maintenus sur place ». Ainsi, les années passent et se ressemblent pour les habitants de la Base-vie.