L'administration éprouve beaucoup de peine à gérer le phénomène de bidonvillisation qui ronge les moindres parcelles de nombreuses localités dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un phénomène qui prend de l'ampleur chaque année. Les terrains qu'occupent ces dizaines de familles, venues d'autres wilayas et des sinistrés de différentes catastrophes naturelles ayant touché la région, appartiennent généralement au domaine privé de l'Etat. Le manque de volonté est aussi ressenti, quant à en finir définitivement avec cette situation. Une calamité, tant qu'elle est génératrice, également, d'insécurité. Faut-il attendre qu'un projet d'envergure soit inscrit sur l'un des terrains squattés pour que l'administration se mette en branle pour recaser les familles ? Preuve en est : 24 familles, qui « vivotent » sur le tracé du projet de la voie ferrée à Oued Aïssi, ont été délocalisées dare-dare vers un site mitoyen où ils seront moins gênants. Les services locaux de l'urbanisme et de la construction (DUC) ont recensé 98 sites d'habitat précaire dans 18 daïras sur les 21 que compte la wilaya, en 2007. La plupart d'entre eux vivent de l'extraction de sable, de la récupération des déchets ferreux et plastiques qui est en vogue dans la région. Les plus chanceux occupent des postes de manœuvres dans des entreprises privées de bâtiment ou chez des particuliers. En 1994, des engagements ont été pris, mais rien n'a été fait depuis. Ainsi, des assiettes de terrains importantes sont occupées par ces sinistrés et d'autres citoyens du pays. Des terrains domaniaux et de particuliers sont, à cet effet inexploitables. Un constat établi par la DUC recense les principaux groupements de bidonvilles, et les situe principalement sur l'axe Mekla-Tizi Rached-Irdjen-Tizi Ouzou-Draâ Ben Khedda-Tadmaït. Le chef-lieu de wilaya n'est pas épargné. Il compte, en effet, le plus grand nombre de sites d'habitat précaire, soit une douzaine. Les régions des Ouadhias, Azazga, Sidi Naâmane et Boghni sont touchées elles aussi par la prolifération des taudis. A Boghni, une quarantaine de familles de la cité Base-vie installées dans des baraques attendent d'être relogées depuis 1990.