L'incarcération d'une jeune fille du filet social, la semaine écoulée, a suscité une consternation de sa famille et de son employeur. La jeune fille (R.N.), sans qualification, a été affectée par la commune à la pouponnière de Béchar, dans le cadre d'un atelier prévu dit « d'aide pour les enfants assistés ». Rémunérée sur la base de 3 000 DA/mois pour des tâches d'intérêt général, elle a été chargée, avec d'autres jeunes filles de même statut, de l'entretien de nourrissons (préparation de biberons, toilettes, etc). Les jeunes filles propulsées aux rôles de puéricultrices ou d'infirmières spécialisées, alors qu'elles ne sont pas qualifiées pour assumer ces charges réservées aux agents permanents, ont accepté ces responsabilités par crainte, dit-on, d'être renvoyées. Le 22 février dernier, au cours d'une nuit de garde, un bébé prénommé Farouk Imad, après avoir reçu son biberon et longé, a fait une crise. Transporté aux urgences médicales, il décédera à son arrivée à l'hôpital. Le lendemain, R.N., la jeune fille de garde, a fait son rapport à la responsable de l'établissement qui a aussitôt, à son tour, saisi le procureur de la République. Une enquête a été ouverte. Très vite, l'affaire s'emballe. Le médecin de la pouponnière conclut à un décès dû à un étouffement à la suite d'une mauvaise position du bébé. Mais, le certificat de constat de décès du médecin de l'hôpital certifie que la mort est due à une infection néo natale. On relève la contradiction entre les deux constats. Ce qui était considéré comme mort d'origine infectieuse pour l'un, devient une négligence pour l'autre. Concernant l'inculpation de la jeune fille du filet social, la directrice ajoute que réglementairement elle ne peut s'immiscer dans la fonction du médecin de l'établissement qui se charge lui même de définir la tâche de chacune. Le procureur de la République a ordonné la détention préventive de la mise en cause.