Rencontré au stand Peugeot, en marge du Salon de l'automobile d'Alger, Bernd Schantz, directeur des affaires internationales chez Peugeot, a bien voulu répondre à nos questions. Que représente le marché algérien de l'automobile pour Peugeot ? Le marché algérien de l'automobile est de l'ordre de 150 000 véhicules. C'est un marché qui enregistre un taux de progression très important. Si nous analysons les chiffres des mois de janvier et février, nous allons constater que ce marché a progressé de 31% pour les véhicules utilitaires et 41% pour les véhicules particuliers. Nous pensons qu'il faut être, comme on dit, dans la balle. C'est un marché à forte potentialité, extrêmement prometteur pour les années à venir en termes de croissance, même si, aujourd'hui, les ressources et les possibilités ne sont pas suffisamment réunies. Prenons l'exemple du crédit automobile, c'est une formule qui est au stade embryonnaire en Algérie. Si les gens avaient la possibilité d'acheter le véhicule de leur choix, ils le feraient. Il est important de préciser que Peugeot est lié par un lien d'amitié et de fraternité avec l'Algérie pour ne pas dire une relation d'amour et d'affection. Quels sont les axes à exploiter à l'avenir pour les moyen et court termes ? Si vous divisez le marché par segment, vous allez constater que celui des petites voitures représente 70% du marché total. Ce segment a progressé de 60% en janvier et février. C'est un véritable boom. C'est pour cela que nous avons jugé utile de renforcer notre présence sur ce segment. Nous sommes déjà présents avec la 206 hatchback et Sedan et sur lesquels nous attendons beaucoup. Pour la 206 Sedan, qui a été lancé en Algérie depuis quelques mois, il y a un potentiel énorme dans ce marché vu que la Clio tri cors, par exemple, s'est vendue à plus de 5000 unités. Nous venons d'obtenir un succès fou avec la 207 dont nous en avons livré pour les mois de janvier et février plus de 1300. Nous avons des commandes mensuelles qui avoisinent les 650 à 700 unités, ce qui est très important. Nous sommes présents en force également avec le segment de la 307, dont les ventes ont progressé par rapport à l'année passée. Notre part de marché pour le segment des véhicules particuliers est de 11,5% alors qu'elle représente 7,5% pour les véhicules utilitaires. Sur ce cas précis, nous avons renouvelé notre gamme et nous possédons un potentiel de développement très important. Nous avons lancé également un programme de qualité de service qui vise premièrement à fidéliser nos clients. Dans les années à venir, la qualité de nos produits va être de plus en plus déterminante. En dépit de l'interdiction de l'importation des véhicules de moins de trois ans, nous avons constaté que le marché a stagné en 2006 par rapport à 2005 ? L'ensemble des grands marchés mondiaux de l'automobile que ce soit en Chine, en Russie ou en Amérique latine, a connu, à un moment donné, une stagnation. En Chine, l'Etat a bloqué le financement à cause de la surchauffe alors qu'en Argentine, le marché a baissé de 80 % en 2002. En Turquie, la baisse a été de l'ordre de 30 % alors que la Russie a connu une crise il y a de cela cinq années. Nous ne sommes jamais à l'abri d'une crise dans un marché qui progresse très fortement mais, le plus important, c'est que, par la suite, il y a toujours une faculté de reprise qui vient derrière. Le marché algérien est orienté beaucoup plus vers les véhicules à bas prix avec des prestations de bas de gamme. Et c'est là où se situe le problème, puisque ces véhicules constituent une préoccupation pour la sécurité, les zones déformables en cas de choc ou encore les airbags. Il faut que vous sachiez qu'à un certain moment, ces véhicules ont été interdits dans les marchés européens parce qu'ils n'ont pas répondu favorablement aux différents crash tests. Le crédit automobile, s'il se développe assez fortement en Algérie, pourra permettre aux clients de monter à la gamme supérieure et d'acquérir un véhicule équipé de tous les équipements de sécurité et de confort.