Le Syndicat national du personnel du ministère du Commerce (SNPMC) menace de reconduire la grève, observée les 19 et 20 octobre, à partir de dimanche prochain, et ce, pour une durée de quatre jours. Encore quatre jours, durant lesquels les marchés, inspectés de temps à autre, risquent d'échapper à tout contrôle. Tenu par un ultimatum, le ministère du Commerce est sommé de donner une suite favorable à la plate-forme de revendications du SNPMC, un document déposé au niveau de la tutelle il y a de cela plus d'une année. Afin de trouver un terrain d'entente, une réunion est prévue, samedi prochain, entre l'employeur et le partenaire social. Réduite de 24 à 10 points, la plate-forme de revendications socioprofessionnelles du SNPMC s'articule autour de la refonte du statut des fonctionnaires du ministère, l'intégration des corps communs dans les corps techniques ainsi que la révision du régime indemnitaire. Parmi les revendications les plus urgentes, note le syndicat, figure la protection des agents de contrôle de la qualité, jetés en pâture dans des marchés, souvent informels, où ils sont quotidiennement menacés. « Le contrôleur de la qualité est souvent menacé à l'arme blanche, frappé... Il se retrouve souvent devant les tribunaux, sans loi pour le protéger. C'est à l'administration de s'engager entièrement pour le protéger », indique le secrétaire général du SNPMC, M. Keddad. Il déplore également l'absence de moyens mis à la disposition des contrôleurs dans l'accomplissement de leur mission, particulièrement l'absence de véhicules. A titre d'exemple, la direction du contrôle de la qualité de la wilaya de Sétif, où pullulent les marchés parallèles, ne dispose que de deux véhicules, alors qu'elle est appelée à couvrir 60 communes. « Avec le développement des marchés parallèles, où les vendeurs ne disposent pas de registres du commerce, la sécurité des agents est sérieusement menacée. Les agents sont parfois frappés sans que l'on puisse connaître l'identité du vendeur à la sauvette », poursuit-il. Sans moyens et sans protection, ils sont plus de 3000 contrôleurs appelés à examiner la qualité des produits à travers tout le territoire national, autant dire une mission impossible face à l'inondation du marché national de produits d'importation et au développement de zones de non-droit. Cette situation, déjà très préoccupante en temps ordinaire, devient plus compliquée pendant le Ramadhan. Les commerçants indélicats ne s'empêchent pas de se livrer à des pratiques frauduleuses, sans se soucier des moindres mesures d'hygiène. D'où les critiques formulées à l'égard du SNPMC qui a recouru à un arrêt de travail pendant ce mois-ci. « Il est vrai que le moment paraît inopportun, particulièrement avec l'arrivage des viandes d'importation, mais cette question doit d'abord se poser pour les responsables du ministère du Commerce qui nous demandent de redoubler d'effort sans nous prêter la moindre considération », répond M. Keddad, qui dénonce le mutisme de la tutelle au sujet de la plate-forme de revendications. Toutefois, il souligne que le but du syndicat est d'arriver à une solution.