M?urs Des commerçants soudoient les contrôleurs et le risque zéro n?existe pas. «La zlabia et le kalbelouz sont confectionnés à base de sucre et le sucre est un produit protecteur. Il ne faut pas avoir peur là-dessus.» Pour Abdelhalim Acheni, directeur de la qualité et de la concurrence au ministère du Commerce, le champ d?action des agents de contrôle doit être ailleurs, «dans des secteurs de l?agroalimentaire où les produits sont périssables, car il y va de la santé du consommateur. Il faut penser aussi à son argent et à son bien-être». «Avec 800 agents de contrôle seulement à travers tout le territoire national, il nous est très difficile de réguler le marché national», a martelé ce matin l?invité de la Chaîne III qui illustre parfaitement l?impuissance des pouvoirs publics de tout contrôler. M. Acheni est intervenu, faut-il le souligner, au moment où le Syndicat national du personnel du ministère du Commerce (Snpmc) menace de reconduire la grève observée les 19 et 20 octobre, pour une durée de quatre jours à partir de dimanche. Celui-ci revendique essentiellement la révision de son statut. Réponse expéditive de Acheni : «Les temps ont changé, les statuts doivent aussi changer», assène-t-il, lui, qui avoue que les conditions de travail des contrôleurs sont lamentables. «Il y a ceux qui sont malmenés, agressés; d?ailleurs, l?un d?eux a été carrément tué? C?est dire qu?il ne s?agit pas d?une sinécure», ajoute l?interlocuteur qui sait que «des commerçants soudoient les agents de contrôle» tout en reconnaissant que «le risque zéro n?existe pas». Le marché de la viande, des fruits et légumes et produits laitiers, pour ne citer que les secteurs les plus exposés aux dangers, surtout en ces jours de forte demande, font aujourd?hui plus que jamais l?actualité. Ils sont otages de la spéculation et autres malversations. M. Acheni a toutefois estimé qu?en «comparaison avec les ramadans précédents, la hausse des prix est moindre et ce pour deux raisons : le gros approvisionnement des marchés et l?attitude du consommateur qui a décidé enfin de ne plus subir». Mais cette consommation, dont l?indice a augmenté à hauteur de 4,1% pour le mois de septembre selon l?Office national des statistiques (ONS), n?a cependant pas influé positivement sur les prix qui «restent relativement élevés par rapport au pouvoir d?achat des consommateurs». Evoquant l?avenir immédiat, le cadre du ministère a parlé d?un chantier de réformes. Celui-ci comporte «la création d?une école spécialisée dans la lutte contre la fraude, la création d?une institution pour la préservation du consommateur et la modernisation des moyens de contrôle».