Les pays exportateurs de gaz ont décidé hier de renforcer leur coopération dans le cadre du Forum par la création d'un groupe de travail chargé de proposer de nouvelles stratégies relatives à la consolidation du rôle futur du Forum et à la réorganisation du marché gazier mondial. Ce groupe de travail ou haut comité technique qui sera présidé par la Russie doit étudier et évaluer les performances de la structure actuelle, à savoir le Forum, élaborer en conséquence un plan global destiné à améliorer les performances du FPEG (Forum des pays exportateurs de gaz) et définir les voies pour le développement de cette structure. Lors de son intervention, le représentant de l'Algérie, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a, selon l'APS, appelé à la nécessité d'élaborer des études stratégiques globales sur le développement à long terme du marché gazier à travers le monde, notamment par la révision des indicateurs de référence relatifs à la détermination des prix du gaz naturel et l'adoption d'une tarification rationnelle qui refléterait les avantages de l'utilisation du gaz. Pour le ministre, « les mutations géopolitiques et économiques survenues dans le monde depuis la création de ce Forum et le développement des industries énergétiques en général ont amené les membres du Forum à revoir leurs priorités en vue de relever les nouveaux défis de l'industrie du gaz ». « Ces facteurs ont également induit de nouveaux critères en matière de prix de référence du gaz sur la base d'études stratégiques à long terme dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le développement du marché et l'adéquation des prix avec les avantages offerts par l'utilisation du gaz comme énergie alternative non renouvelable, mais dont les réserves sont autrement plus importantes que celles de pétrole », a estimé le ministre. C'est le ministre russe, Victor Khristenko, dont le pays doit accueillir la prochaine session du Forum qui a annoncé la mise sur pied du groupe de travail qui, a-t-il dit, sera chargé de proposer de nouvelles stratégies relatives à la consolidation du rôle futur du Forum et à la réorganisation du marché gazier mondial, selon l'APS. La création d'une Organisation des pays exportateurs de gaz, du même type que l'Opep, a été considérée comme prématurée selon les ministres présents à Doha, même si l'idée reste valable, selon les déclarations de plusieurs ministres. La nature actuelle du marché gazier rend impossible la création d'une organisation qui pourrait réguler la production et agir sur les prix. Mais le projet n'est pas pour autant enterré. Cette situation est résumée dans les propos du ministre russe qui a déclaré que les transactions gazières reposent essentiellement sur les approvisionnements à long terme via des gazoducs, rendant difficile la création d'une organisation similaire à l'OPEP pour le marché pétrolier qui reste plus volatile. Selon le ministre algérien, il faudra attendre encore avant de pourvoir aboutir à une « Opep du gaz ». Ce point de vue est partagé y compris par le ministre iranien qui a estimé que le processus de la création d'une telle organisation est lent.