Le groupe de travail formé à Doha (Qatar) pour réfléchir au renforcement de la coopération au sein de la structure informelle que constitue le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), doit se réunir aujourd'hui pour finaliser le document devant être présenté lors de la prochaine réunion du FPEG le 23 décembre dans la capitale russe. En effet, les ministres des pays membres du FPEG avaient décidé, en avril 2007, au terme de leur réunion de Doha, de créer un haut comité technique présidé par la Russie. Aujoud'hui, la rencontre de la commission de haut niveau du Forum devra définir le projet des statuts du FPEG qu'auront à valider les participants de la réunion du 23 décembre. Fondé en 2001, le FPEG est pour l'instant une structure informelle. Cinq de ses membres (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie) contrôlent 73% des réserves mondiales de gaz et 42% de la production. Cette démarchée des pays gaziers, qui cherchent à élaborer une stratégie commune, est mal perçue par les pays consommateurs. En effet, les consommateurs, et à leur tête l'Europe considèrent que cette démarche est le prélude à la création d'une "Opep du gaz". L'annonce récente de la création prochaine d'une "grande troïka gazière" entre la Russie, l'Iran et le Qatar a aussitôt réveillé chez les Européens la crainte d'une nouvelle cartellisation dans le secteur de l'énergie. Comme le souligne Claude Mandil, l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), "les pays consommateurs n'aiment guère les cartels". Pourtant, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a qualifié de "sans fondement" les "craintes" de certains pays concernant une éventuelle création d'un cartel du gaz sur le modèle de l'Opep. "Nous savons que certains pays consommateurs des ressources énergétiques ont des craintes et même des peurs (concernant l'Opep du gaz), mais il n'y a aucun fondement pour ces peurs", avait déclaré début novembre M. Poutine. "Nous ne créons aucun cartel, ni signons un accord de cartel".De son côté le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil", a indiqué que ce document "ne prévoit pas la création d'une organisation des pays producteurs et exportateurs de gaz sur le modèle de l'Opep" parce qu'une telle organisation "ne peut maîtriser ni les quantités ni les prix étant donné que les contrats de gaz sont à long terme". D'après lui, ce forum est un espace d'échange d'expériences en vue de consolider les relations commerciales et de développer des projets de partenariat entre pays producteurs et exportateurs de gaz. Le ministre a rappelé que le sujet de la création d'une Opep du gaz "n'est pas dans l'intérêt des pays gaziers car cela inciterait les pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour d'autres énergies". Il a souligné, par ailleurs, que "le FPEG est important du fait que ses membres font des projets ensemble, mais ce n'est pas un groupe qui va contrôler les prix et les volumes de gaz comme le fait l'Opep". La réunion, aujourd'hui, de la commission de haut niveau du forum aura, à travers la finalisation du projet des statuts, à éclairer plus sur les intentions des membres du FPEG quant à la nature de la structure dont il comptent se doter.