L'Algérie s'est, une nouvelle fois, montrée sceptique à l'idée de la création d'une OPEP du gaz. Le groupe de travail formé à Doha, en avril 2007, doit se réunir dans ce cadre le 26 novembre pour la finalisation d'un document devant être présenté lors de la prochaine réunion du FPEG dans la capitale russe. L'Algérie fournit à l'Europe 30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% de ses exportations. Gazprom avec 125 milliards de mètres cubes et Sonatrach avec 61 milliards, satisfont 36% des besoins de l'Union européenne. L'Algérie s'est, une nouvelle fois, montrée sceptique à l'idée de la création de l'OPEP du gaz. Dimanche dernier, tout en confirmant sa participation à la réunion du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG), prévue le 23 décembre prochain à Moscou, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a affirmé que la création d'une telle organisation sur le modèle de l'OPEP n'était pas dans l'intérêt des pays producteurs de gaz. Celle-ci « n'est pas dans l'intérêt des pays gaziers car cela inciterait les pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour d'autres énergies », a déclaré M. Khelil en marge de la 4e Semaine de l'énergie à Alger. Le groupe de travail formé à Doha, en avril 2007, doit se réunir dans ce cadre le 26 novembre pour la finalisation d'un document devant être présenté lors de la prochaine réunion du FPEG dans la capitale russe. Selon M. Khelil, ce document « ne prévoit pas la création d'une organisation des pays producteurs et exportateurs de gaz sur le modèle de l'OPEP » parce qu'une telle organisation « ne peut maîtriser ni les quantités ni les prix étant donné que les contrats de gaz sont à long terme ». D'après M. Khelil, ce Forum est un espace d'échange d'expériences en vue de consolider les relations commerciales et de développer des projets de partenariat entre pays producteurs et exportateurs de gaz. Le FPEG va également étudier le marché et d'autres sujets qui intéressent l'industrie gazière. Le ministre a rappelé que le sujet de la création d'une OPEP du gaz « n'est pas dans l'intérêt des pays gaziers car cela inciterait les pays consommateurs, notamment européens, à opter de plus en plus pour d'autres énergies ». Il a souligné, par ailleurs, que « le FPEG est important du fait que ses membres font des projets ensemble, mais ce n'est pas un groupe qui va contrôler les prix et les volumes de gaz comme le fait l'OPEP ». Ces déclarations en tout cas contrastent avec la position de l'Algérie d'être un pays gazier. Serait-ce justement la position officielle de notre pays ou serait-ce simplement l'opinion personnelle de Chakib Khelil, qui a au demeurant la charge de conduire la politique énergétique de l'Algérie ? Pourtant, au forum de Doha, ce même M. Khelil n'avait pas écarté qu'« à long terme, nous allons vers une OPEP du gaz ». Le président de la République y était d'ailleurs favorable. Ou à tout le moins était-il déjà favorable à l'idée d'examiner la question... Abdelaziz Bouteflika avait souligné, dans un entretien au journal espagnol El Pais, que cette idée mérite d'être « discutée ». L'idée d'une OPEP du gaz a été évoquée pour la première fois fin 2006, dans le sillage d'un protocole d'accord signé entre le groupe Sonatrach et Gazprom, le géant russe. Des pays gaziers comme la fédération de Russie l'avaient, à cette époque, approuvée. En avril 2007, les pays exportateurs de gaz avaient décidé, au terme de leur réunion à Doha, de renforcer leur coopération au sein de la structure informelle que constitue le Forum, sans néanmoins se prononcer sur l'idée d'une organisation du gaz sur le modèle de l'OPEP. Les ministres des pays membres du FPEG avaient alors décidé de créer un haut comité technique présidé par la Russie. Mais le projet pourrait-il devenir un jour une organisation de grande ampleur ainsi que l'UE semble afficher ses craintes.