L'opération octroi d'assiettes de terrain au profit des clubs d'Alger (nationale Une et Deux), initiée par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), a peu de chances de se concrétiser. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, a abordé le sujet lors de son dernier passage au « petit-déjeuner » du quotidien El Khabar. A une question relative au retard enregistré dans la distribution des assiettes de terrain aux clubs de football d'Alger, M. Guidoum a répondu : « Tant que les clubs ne présentent pas une contribution financière dans le cadre d'un montage financier auquel participera le ministère, ils ne bénéficieront pas de ces lots de terrain. » Cette déclaration du ministre de la Jeunesse et des Sports a produit l'effet d'une douche froide sur les clubs qui attendaient beaucoup de ce côté-là. Faut-il rappeler l'euphorie dans laquelle ces derniers ont baigné à l'annonce de la mise à leur disposition, avec indication des sites, d'assiettes de terrain pour la construction de centres d'entraînement ? Les clubs avaient accueilli avec satisfaction « ce geste de la tutelle qui va nous permettre enfin de disposer de notre propre infrastructure », avait indiqué un dirigeant algérois. La désignation de différents sites devant abriter les centres d'entraînement des clubs algérois avait fait naître un fol espoir au sein de ces derniers et de leur environnement. Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait, dit-on, obtenu l'aval du ministère de l'Agriculture, via les domaines, pour donner, à chaque club concerné par l'opération, un terrain d'une superficie d'un hectare. Sur la superficie, un président de club a fait le commentaire suivant : « Il est ridicule de parler de la construction d'un centre de préparation avec une aussi mince superficie (un hectare). C'est tout juste bon pour un mini-centre. » Même cette (petite) portion est loin d'être acquise, après la déclaration du ministre de la Jeunesse et des Sports. Sollicités pour avoir leur avis sur ce dossier, des présidents n'ont pas caché leur scepticisme. Mourad Lahlou (président du NAHD) a souligné : « On nous a parlé de ce projet sans jamais voir un début de concrétisation. L'octroi du terrain était virtuel. Aujourd'hui, j'apprends que la dotation des terrains est assujettie à un montage financier auquel les clubs doivent contribuer. D'accord. Mais avant, il faut nous donner les actes de propriété afin d'aller chercher le financement du projet auprès des banques et autres partenaires. » Kheiredine Zetchi, président du Paradou AC, renchérit : « Les clubs sont prêts à participer dans toute opération qui fera d'eux les propriétaires de leurs installations. Selon ce que nous avions compris à l'époque, l'Etat devait prendre en charge le gros œuvre et les clubs se chargeraient du reste. Concernant le montage financier, dans le contexte actuel, je ne vois pas qui des clubs aura les ressources pour participer au montage financier. » Même son de cloche du côté de Saïd Allik, président de l'USM Alger, qui a toujours revendiqué la dotation en infrastructures au profit des clubs. Il ne cache pas son pessimisme. « Les clubs n'ont jamais été sollicités sur la question des assiettes de terrain. Nous avons appris la “nouvelle” au même titre que tous les citoyens. La réalité est là. A ma connaissance, aucun terrain n'a été dégagé. Il faut s'interroger d'abord si les domaines ont attribué les terrains. Il me semble difficile de parler de montage financier lorsqu'il n'existe pas d'acte de propriété », fait remarquer le président des Rouge et Noir. Yahia Hassani (président du CR Belouizdad) et Malik Attia (président de l'OM Ruisseau) estiment qu'ils n'ont rien à dire à partir du moment où ils ne disposent pas de toutes les données du dossier qui leur permettent de se prononcer. Ils préfèrent attendre et voir l'évolution du dossier pour faire connaître leurs avis. La dotation des assiettes de terrain pour la construction de centres d'entraînement, est-ce un dossier mort-né ? L'avenir le dira.