Profitant de l'opportunité de la préparation de la célébration du 60ème anniversaire de la création du mouloudia club de Saïda (football), 1947 /2007, nous avons voulu rendre un vibrant hommage aux joueurs et dirigeants du club qui se sont sacrifiés pour la patrie, chose qui a été déjà faite par Nedjadi Mohamed, retraité de l'administration préfectorale, à travers son précieux ouvrage intitulé l'épopée du MCS, édité en 1995 après un long travail de recherches et d'investigations. Selon le témoignage de Hamou Berrezoug, un ancien dirigeant du MC Saïda, et de l'auteur lui-même, qui a répondu sans ambages à toutes nos questions. Selon Nedjadi Mohamed, une preuve irréfutable nous permet d'avancer que la pratique sportive existait en 1914, comme l'atteste la licence de Brehi Mouffok en notre possession. En 1922, il existait un club qui s'appelait « football club musulman de Saïda (FCMS) » et qui était présidé à l'époque par M. Mazouni Hadj Mohamed et avait pour secrétaire M. Benalioua Benali. Le club avait activé durant plusieurs années et fut dissous vers la fin des années 30, à la suite de protestations et de mécontentements auprès de l'administration coloniale. Et comme le phénix renait toujours de ses cendres, subitement, un autre club avait fait son apparition sur la scène sportive dans la ville, en 1933, dénommé USM Saïda, grâce à la persévérance, la constance et la détermination des mêmes dirigeants. Ce club, qui a quelque peu duré, s'est effacé en raison des événements un peu particuliers survenus en Algérie. Tout d'abord, il y a eu la deuxième guerre mondiale 1939, puis les événements de mai 1945 où Saïda était à l'avant-garde, puisque 45 saidéens avaient été arrêtés et condamnés par le tribunal militaire d'Oran à des peines allant de la peine de mort, aux travaux forcés, à 20 ans, 10 ans et 2 ans de prison. « C'est dans un climat de suspicion que l'administration coloniale, très soucieuse, avait mis sous surveillance toutes les activités des indigènes » ; c'et à ce moment-là qu'une nouvelle demande avait été introduite pour la création d'un club de football, le 7 juin 1947, sous la dénomination du MCS. Cependant, l'on avait commis l'erreur de donner 11 noms d'algériens musulmans pour constituer le comité, à sa tète Kadi Maamar. Et comme il fallait s'y attendre, la demande avait été rejetée. Ce n'est que quelques jours après qu'une idée lumineuse avait germé dans l'esprit des promoteurs. En effet, on avait fait appel à M. Martino, très proche des Algériens et qui, de surcroît, était tout acquis à leur cause puisqu'il était communiste. M. Martino accepta la proposition et introduisit une demande d'agrément qui d'ailleurs fut acceptée par l'administration coloniale, laquelle se sentait rassurée par la présence d'un président français à la tète d'un club de football composé d'arabes. C'est à partir du 27 juin 1947 qu'a commencé l'épopée du Mouloudia Club de Saïda qui avait fait vibrer le cœur des saidéens, grands et petits. Comme toute chose a une fin, en 1956, le Front de Libération Nationale, qui menait la révolution algérienne, ordonna la cessation de toutes les activités sportives officielles. Le MCS, comme tous les autres clubs musulmans, disparut de la scène. L'heure était à la libération de la patrie, dirigeants et joueurs s'y consacrèrent et beaucoup rejoignirent le maquis où certains firent le sacrifice de leur vie. Il s'agit entre autres, de Bessif Ahmed, Daoudi Moussa, Kerfouf Boudjellal, Talbi Abdeslam, qui étaient tous des dirigeants, et de Aimeur Mohamed, Babia Cheikh, Benaicha Abdelkader, Boukada Habib, Braci Kadda, Braci laaredj, Gourara Miloud, Hachemi Achour, Mellah djillali, Medjaji Mohamed, Othmani abdelali et Youb abdelkader, tous des joueurs.