La nouvelle pièce « Achouak Sssalaam » (Les épines de la paix) mise en scène par Azri Ghaouti, à partir d'un texte de Tewfik El Hakim, adaptée par Mourad Senouci, a été donnée ce jeudi à la salle du TRO, pleine comme un œuf, après la générale qui s'est déroulée dernièrement au TNA. Le public a été sans doute captivé par l'évolution des événements, par la cocasserie des situations qui se suivaient sans se ressembler, par la prestation des comédiennes et des comédiens qui se sont réellement surpassés. Nous ne saurions passer sous silence la bonne scénographie, ni la musique d'un Abdellaoui Cheikh. Tous les protagonistes ont contribué, chacun dans son domaine, à la réussite du spectacle. La misse en scène, d'une grande sobriété, sans génie mais sans fioritures inutiles, a certainement contribué à l'aisance dont ont fait montre tous les artistes. La pièce met en scène un drame politique, thème cher au dramaturge égyptien, avec un vaudeville imaginé pour divertir le spectateur de manière à le fixer sur son fauteuil, afin de lui débiter un discours insipide sur la recherche d'une paix des plus hypothétiques. Une manière subtile pour faire passer le message dont seuls sont capables les auteurs de talent dont fait partie Tewfiq El Hakim, repris par Mourad Senouci dont le texte est écrit dans le dialectal algérien. Il y eut des atermoiements, des redondances, parfois, et comme une espèce de perte de niveau. Certaines tirades, mêmes très expressives, gagneraient à être revues pour éviter de frôler le prosaïsme qu'on voudrait voir banni à jamais du théâtre algérien. Tewfiq El Hakim double presque toujours ses situations d'arrière-plan qui font en partie l'intérêt dramatique de son théâtre. Dans cette adaptation, le respect du texte original a été d'une rigueur excessive. Mais cela doit être, justement, ce caractère général de la pièce qui a déterminé l'esprit de la mise en scène. Ceux-ci ont littéralement explosé sur scène. Nadia Djbaili a été tout simplement époustouflante. Samir Bouanani, lui, n'a pas fini de surprendre son public à chaque sortie. Tous les autres comédiennes et comédiens, Belkaïd, Haïmour, Kloucha et Hamouda n'ont pas démérité.