Chantre de la poésie populaire dans la région dont il est le digne représentant, cheikh Khaled Mihoubi Ould Ezzine, par ailleurs président de l'association des poètes, s'attelle à préparer le deuxième colloque sur la poésie et la chanson bédouine, prévu pour après demain. Une rencontre ou viendont se méler chants du terroir et belles mélopées pour dire toute la richesse et la diversité d'un patrimoine que cheikh Khaled et ses semblables tentent de perpétuer dans la région. Tiaret s'apprête à organiser du 17 au 20 avril courant un colloque sur la poésie et le chant bédouin. Quel est l'objectif recherché à tavers l'organisation de telles rencontres ? Au-delà de l'aspect lié au divertissement propre à la manifestation, une spécificité culturelle locale, il y a d'abord cet hommage qu'on voudrait rendre aux chouyouks, nombreux dans la région, qui ont laissé un riche patrimoine dont les adeptes, nombreux, tentent de sauvegarder en dépit d'une multitude de genres dont certains, vous conviendrez, ne sont pas l'expression de nos traditions séculaires. Les conditions sont-elles réunies pour assurer la réussite de cette rencontre ? L'année dernière, la réussite du colloque a été totale. L'entrain que la manifestation avait suscité auprés d'adeptes dont des jeunes n'est plus à démontrer. Il y avait des poètes et des chanteurs venus spontanément sans être invités pour donner la pleine mesure de leur talent. Nous avons dû écourter pour certains la durée des passages et faire monter de nouveaux sur scène certains chouyoukhs, tellement la nostalgie semblait avoir envahi certains. Côté organisation, ne redoutez-vous pas justement ce débordement habituel ? Non, car grace au concours de la direction de la Culture et l'aimable parainage de monsieur le wali, tous les aspects liés à la manifestation ont été reglés. Qu'y a-t-il de prévu dans le programme ? On voudrait à travers l'organisation d'une telle rencontre dire que Tiaret et bien au-delà, toute cette région des Hauts Plateaux, a enfanté des chouyoukhs qu'on ne devrait pas oublier, à l'exemple des Cheikhs Adda, Ahmed, Abdallah, Belfatmi, Beldjouher et d'autres. L'espace de deux jours, les invités vont se retremper dans l'ambiance de la flute et de la gasba à travers des qacidates de cheikhs venus de Sétif, de Djelfa, de Mascara, de Boumerdes, de Relizane, de Mostaganem, de Sidi Bel Abbes et autres, et de poèmes dont ne manqueront pas de nous gaver ceux qui ont le verbe facile. C'est une rencontre où les frontières s'estompent pour laisser place à l'envoutement. Qu'a-t-il fait cheikh Khaled tout au long de son regne à la tete de l'association locale ? J'ai passé mon temps à recueillir 230 qacidas pour les écrire dans deux livres intitulés « la poésie populaire algérienne : histoire et authenticité » que je n'ai pu éditer faute de moyens. Personnellement, j'ai préparé pour l'occasion une riche exposition à travers 50 tableaux pour dire, à ma manière, tout ce que je ressens pour cet art.