L'une des dernières figures du patrimoine musical ancien, cheikh Khaled Mihoubi ould Ezzine, chanteur, poète et président émérite de l'association locale de la poésie populaire, vient enfin d'éditer son diwan comme pour clore en apothéose une carrière bien remplie. Le livre, « La poésie populaire algérienne, histoire et authenticité » de 250 pages, édité par Casbah Editions grâce au concours du ministère de la Culture, a été préfacé par une autre figure de proue de l'intelligentsia algérienne, le docteur Amine Zaoui en l'occurrence. Zaoui, en parcourant l'œuvre scindée en dix chapitres, dit s'être « émerveillé » car, renchérit-il, « la mémoire n'est pas le passé car la mémoire est gardienne de la modernité ». Khaled Mihoubi, qui boucle cette semaine ses 72 ans, est issu de la tribu des Ouled Cherif, une pure souche Tiarétie. Il a vécu dans un environnement familial et sociétal modeste où la poésie et le chant bédoui étaient l'ancrage. Après avoir côtoyé de grands chouyoukh tels Mohamed Bentaiba, Hamada, Abdelkader ould Laid et beaucoup d'autres. Autodidacte, le cheikh a fait l'Ecole des Beaux-arts et reste un personnage atypique aimant le verbe affûté, le cheval et la gaada.