Après le choc provoqué par les lourdes sanctions que la Confédération africaine de football (CAF) a infligées aux joueurs Merouane Abdouni (trois ans de suspension), Kamel Bouacida (dix-huit mois de suspension) et à leurs partenaires Fodil Hadjadj, Smaïl Chaoui, Réda Babouche (deux matches de suspension) et au dirigeant Khaled Adnane (six mois de suspension), les Mouloudéens vont devoir faire la course contre la montre pour se défendre. Ils disposent de trois jours, depuis la notification et la publication de la décision de la CAF (lundi) pour introduire leur recours. Ils ont jusqu'à mercredi pour déposer trois mille dollars, « comme gage de leur bonne foi qu'ils vont entamer la procédure indiquée », note un observateur au fait de ce type de situation. L'amende de vingt mille de dollars infligée au Doyen sera versée par la FAF qui récupérera par la suite le montant sur les recettes droits-TV que la Fédération verse annuellement aux clubs. L'urgence pour le MCA est de verser trois mille dollars sur le compte de la CAF. Réaliser l'opération par le biais de la banque risque de prendre du temps. Si mercredi, à la fermeture de ses bureaux, la CAF n'a pas reçu la somme indiquée, le Doyen perdra le droit d'introduire son recours. Une fois cette formalité accomplie, le MCAlger disposera de sept jours pour présenter son dossier de plaidoirie. Celui-ci doit comprendre tous les faits nouveaux qui n'étaient pas dans le premier dossier adressé à la CAF via la FAF avant l'étude, par la commission de discipline de la CAF, des pièces versées au dossier (rapports des officiels, arbitres, délégué et des deux clubs). Des démarches, dans ce sens, ont déjà été entreprises par des proches du club algérois. Les sanctions infligées à Merouane Abdouni (trois ans) et Kamel Bouacida (dix-huit mois) sont jugées « très sévères et risquent de compromettre la suite de la carrière des deux joueurs », fait remarquer une source algérienne fort appréciée dans les instances internationales. Notre interlocuteur ne désespère pas d'obtenir « une importante réduction de la sanction » à la faveur d'une « bonne défense du dossier ». ll faut rappeler que la commission de discipline de la CAF a saisi la FIFA sur les cas de Abdouni, Bouacida et Adnane. A chaque fois qu'un arbitre fait l'objet d'une agression, partout dans le monde, la FIFA doit être, obligatoirement, informée. C'est ce qu'a fait la CAF, dimanche. Cette démarche ouvre la voie à une extension de la sanction aux compétitions internationales et nationales. Dans le cas présent (tentatives et agressions d'arbitres), la FIFA dispose du pouvoir de se saisir automatiquement de l'affaire et de décréter l'extension de la peine à toutes les compétitions organisées sous son égide et celles des confédérations et associations nationales qui lui sont affiliées. La décision d'étendre, ou pas, la sanction aux compétitions nationales et internationales, en dehors de celles de la CAF, sera prise par le président de la commission de discipline de la FIFA, le Suisse Mathieu Marcel, qui tranchera seul, sans l'apport des autres membres de la commission. Il se basera sur le rapport de la CAF. En principe, son verdict sera une simple confirmation de la décision de la commission de discipline de la CAF. En bout de course, après épuisement de tous les recours auprès de la CAF et de la FIFA, le MCAlger pourra faire appel devant le tribunal arbitral du sport (TAS). La FIFA n'aime pas trop avoir affaire avec cet organe.