Trois candidats parmi les 380 inscrits sur les listes électorales du Mouvement de la société pour la paix ont été exclus par l'administration de la course à la députation. Le motif invoqué par le département de l'Intérieur est que ces candidats « constituent un danger pour l'ordre public ». Le président du MSP, Bouguerra Soltani, qui en a fait l'annonce hier sur les ondes de la radio Chaîne I, et sans donner davantage de détails sur les candidats radiés des listes, estime que « ce qui était valable en 1991 n'est plus de mise aujourd'hui ». Le leader du MSP note que l'enquête menée par le ministère de l'Intérieur n'a pas été d'une grande précision, « ceci nous pousse à devoir entreprendre des mesures après les élections pour rectifier cette erreur et laver nos militants de cette accusation ». Le même responsable politique ajoutera qu'une accusation semblable a été portée aussi à d'autres candidats du MSP, mais grâce à l'opération de recours, ils ont été blanchis « par exemple pour le cas du candidat de Tissemsilt qui est aussi président d'un bureau communal du MSP, l'administration avait requis la même raison d'exclusion de la liste, je suis intervenu moi-même auprès de la plus haute autorité du département de l'Intérieur pour témoigner de la bonne foi de ce candidat qui est aussi un ami et membre du parti depuis 1991 », indique Bouguerra Soltani. Interrogé, par ailleurs, sur les attentats du 11 avril et le communiqué d'alerte diffusé par l'ambassade américaine, le chef du MSP exprime son regret de voir « qu'un pays comme les Etats-Unis recourt à un tel comportement ». Soltani rappelle qu'un communiqué similaire émanant de la même source « avait fait état de possibles attentats le 14 mars dernier », et de qualifier de tels procédés de « travail immoral ». L'invité de la radio estime que la raison d'alerter les ressortissants américains n'est pas à même de justifier la diffusion d'un tel communiqué, « si l'ambassade d'Algérie à Washington devait diffuser un tel communiqué pour alerter les ressortissants algériens aux USA, la réaction américaine aurait dépassé l'entendement ». Continuant sur sa lancée, le leader du MSP considère que l'alerte américaine est assimilable à « un délit de fausse alerte qui est condamnable par la loi ». Tout en se félicitant de la réaction de la diplomatie algérienne, Soltani estime « incorrect le communiqué américain ». A la lumière de l'évolution de la situation sécuritaire, le MSP semble avoir révisé sa position sur la levée de l'état d'urgence. Bouguerra Soltani a défendu, hier, le maintien de l'état d'urgence compte tenu de la situation en disant : « Aujourd'hui, seule la lutte contre le terrorisme s'impose. » Quant à l'influence que peut avoir la pauvreté sur l'apparition de l'intégrisme, Soltani soutient qu'il n'y a pas de lien de cause à effet entre les deux : « La pauvreté peut nourrir un fléau déjà existant. » Il n'existe pas non plus de lien, précise l'invité de la radio, entre les attentats et le timing des élections : « Le terrorisme frappe quand il peut frapper, c'est-à-dire lorsqu'il y a baisse de vigilance. » Par ailleurs, et au sujet de son maintien au poste de ministre d'Etat sans portefeuille, Bouguerra Soltani soutient que sa nomination avait obéi à un besoin d'équilibre « puisque les autres chefs des partis de l'Alliance, Ouyahia et Belkhadem, se trouvaient dans le gouvernement, il a fallu m'intégrer dans le staff gouvernemental. Aujourd'hui, ce besoin d'équilibre n'est plus de mise et je ne demande ni à être maintenu ni à être invité à quitter mon poste ». Ceci, en ajoutant que le MSP demande à faire partie du pouvoir et pas seulement du gouvernement.