Les stomisés de Béjaïa se plaignent d'une prise en charge assez critique en matière de leur approvisionnement en consommables. M. Rachid Mansouri, le président de l'ASB, l'Association des stomisés de Béjaïa (une centaine d'adhérents dont 80 % doivent vivre avec une stomie définitive), dénonce une lenteur dans la fourniture en poches de colostomie, d'héliostomie et d'urostomie. L'Onaph, l'organisme étatique chargé de cette opération, est pointé du doigt. Les retards de livraison laissent l'usager livré à toutes sortes de substitutions, « bouteilles en plastique et emballages divers », avec tout ce que cela suppose en risques d'infection. Les appareillages sont disponibles en pharmacie. Le deux-pièces (support et poche séparés) vaut 525 DA et, lorsque le support tient le coup trois jours, il requiert juste un changement de poche (170 DA). Quand on sait que certains stomisés éprouvent le besoin de changer de poche trois fois par jour, il en ressort qu'à un tel prix, on ne peut que se résigner à digérer les retards d'approvisionnement de l'Onaph qui, faut-il le préciser, n'exige pas de payement préalable mais livre le consommable prescrit sur prise en charge accordée par la Cnas. L'ASB parle aussi de mauvaise qualité du type d'appareillage distribué. M. Mansouri nous apprend que lors d'une réunion avec la direction commerciale de l'Onaph et le fournisseur, il a été émis le vœu, « en tant que personnes utilisatrices », de diversifier le produit importé car on peut être allergique à telle gomme ou à tel autre élément. De son côté, M. Belgacem, directeur de l'Onaph, explique que le centre ne joue que le rôle de distributeur dans le cas de ce genre d'accessoires. Le coloplast importé du Danemark est revendu en l'état. La commande est promptement exprimée à la direction régionale mais l'organisme serait soumis aux délais de satisfaction par le fournisseur, un circuit, soit diten passant qui « lui échappe ». Il serait même fait appel, pour parer aux retards, aux autres centres pour un éventuel dépannage. Avec cette infortune, la situation est encore pire pour 85% des adhérents de l'ASB. Ils ne bénéficient d'aucune couverture sociale. L'association attend de l'Etat la classification dans les maladies chroniques des pathologies nécessitant une stomie et le bénéfice de la procédure du tiers-payant et souhaite voir le coloplast portant une vignette (avec un prix public aligné) vendu en pharmacie.