Afin de ne plus vivre et souffrir seuls face à la pathologie, l'Association des stomisés de Béjaïa brise le silence. Après les deux journées organisée en 2003 et en 2006, la dynamique Association des stomisés de Béjaïa (ASB) a récidivé jeudi dernier en tenant la 3e Journée d'étude, d'information et de sensibilisation dédiée à la mémoire du défunt Abdelmalek Kassa, un stomisé à double poche et handicapé moteur, membre très actif de ladite association rappelé à Dieu dernièrement. Malgré la campagne d'information et de médiatisation, ponctuée par des invitations personnalisées, l'ouverture de la 3e Journée des stomisés de Béjaïa a brillé par l'absence des autorités de wilaya (wilaya, députés, sénateurs, APW, APC). Une absence qui démontre le peu d'intérêt accordé à cette catégorie de malades qui font face seuls à la pathologie. Même si le mot stomisé demeure inconnu du grand public, la pathologie n'est pas étrangère à l'opinion publique. Le stomisé est une personne qui porte un «anus artificiel ou une poche». «Il existe trois types de stomies: la colostomie qui abouche le colon (gros intestin), l'iléostomie qui abouche l'iléon (petit intestin) et l'urostomie qui est une déviation des urines après suppression de la vessie», souligne le professeur Aït Benamar et le Dr Kasmi lors de leurs interventions portant sur «Les stomies digestives», «La maladie de Crohn» et «La recto-colite hémographique». De l'étape du diagnostic de la maladie à la détérioration de la qualité de vie du malade suite à l'altération du schéma corporel qui n'est pas sans conséquence néfaste sur l'intégrité physique et moral du malade, les deux conférenciers, assistés du Dr Boucheffa, un urologue local, ont expliqué et informé de l'étape préventive au suivi de la maladie dans son volet hygiène et sécurité. «Je peux vous annoncer, d'ores et déjà, qu'aujourd'hui les stomisés de Béjaïa sont des laissés-pour-compte. L'absence des autorités à cette 3e Journée qu'on a organisée grâce à la subvention de l'APC, et l'aide des particuliers et au bénévolat de médecins spécialistes, généralistes, infirmiers et autres malades, prouve le peu d'intérêt qu'accordent les autorités concernées à cette catégorie de malades qui souffrent en cachette», a regretté le président de l'Association, Rachid Mansouri, avant de souligner: «Cette manifestation entre dans un cadre d'information, de sensibilisation d'une part, de suivi et de prévention en matière de dépistage sur le risque du cancer colorectal, d'autre part. Car donner une poche à un malade ne suffit malheureusement pas sans la prise en charge morale et matériel en matière de suivi notamment. A cet effet, nous sollicitons toutes les autorités concernées pour la prise en charge des stomisés non assurés, notamment par un conventionnement avec la CNAS tout en souhaitant la participation et la contribution de la DAS, car les stomisés sont aussi des handicapés.» Par ailleurs, nous avons appris du président national de la Fédération des stomisés que les 185 malades recensés à Béjaïa, bénéficieront d'une maison des stomisés prochainement qui viendra en appoint au centre des stomisés qui devait être inaugurée en ouverture de la 3e journée, faute de présence des autorités locales.