La controverse née à la suite du différend qui met aux prises l'un des praticiens et le personnel paramédical du service de maternité, s'est accentuée depuis ce lundi, avec l'intrusion sur le front de la contestation des agents chargés d'assurer les soins aux malades sous hémodialyse. Une situation qui aggrave le marasme dans lequel baigne la plus importante structure hospitalière de la wilaya, exposant ses pensionnaires à l'absence de traitement qui peut leur être fatale. Les protestataires entendent obtenir de la direction de l'hôpital qu'elle se prononce en faveur du départ du gynécologue qui a cristallisé le mécontentement des infirmiers autour de sa personne et qu'elle veille à ce que sa mise à la disposition du ministère de la Santé intervienne dans les meilleurs délais. De plus, les grévistes exigent qu'il fasse l'objet de poursuites judiciaires au sujet des accusations proférées à l'encontre des sages femmes du service où il exerce, allégations qui ont valu à ce praticien des plaintes dont le parquet se serait saisi. L'Administration, qui s'est montrée réceptive à ces doléances et qui a engagé les procédures pour surmonter les difficultés prouvées par ses employés, n'a pu jusqu'ici accéder qu'à la satisfaction des besoins en infirmiers. La réaction de la tutelle s'étant faite attendre devant les revendications qui lui ont été présentées, l'avant veille, les sages femmes et les infirmiers ayant adhéré au mouvement, résolus d'obtenir gain de cause, durcissent le ton et conviennent d'une grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs doléances. Ils seront bientôt rejoints par leurs collègues, sous la férule de la section syndicale qui entend donner plus de résonance à ce bras de fer, d'autant que secouée par la dissidence, celle-ci avait trouvé là, l'opportunité de resserrer ses rangs et faire taire les voix discordantes. Les malades pénalisés Les malades atteints d'insuffisance néphrétique, dont des personnes âgées, seront atterrés, ce matin là, de se retrouver dans une salle désertée par le personnel qui avait l'habitude de s'y affairer pour assurer la surveillance médicale des patients allongés à côté des douze générateurs que compte le service. Ils ne seront pas davantage rassurés par la disponibilité du médecin et de l'unique infirmier présents sur les lieux, à les prendre en charge. Puisque les trois séances d'hémodialyse que dispense le centre quotidiennement, réunissent, chacune, seize personnes qui ne peuvent s'accommoder d'un service minimum où la vigilance due, séparément, aux souffrants n'est pas garantie. Craignant d'avoir à subir des complications de leurs états de santé, ceux qui se sentent encore d'attaque refusent de se soumettre aux soins qui leurs sont proposés et se regroupent devant les portes de l'Administration, dans le secret espoir qu'elle soit en mesure d'appeler ses employés à la raison. Les autres, moins nombreux, handicapés par le poids des ans et le souffle coupé par la souffrance, ne seront pas enclins à suivre cette agitation et n'auront d'autres choix que de courir ce risque. Nous les trouverons là, chancelants, adossés au mur à défaut de pouvoir se tenir sur leurs jambes ; ils diront leur détresse et les difficultés qu'ils ont d'être correctement pris en charge, alors que pour la seule ville d'El Bayadh, ils sont plus de soixante-dix malades qui traînent cette infirmité.