Le différend qui oppose les agents paramédicaux du service de maternité à l'un des médecins gynécologues s'est exacerbé au point de pousser les premiers à observer, ce samedi, un sit-in devant les bureaux de l'administration de l'hôpital « Mohamed Boudiaf » d'El Bayadh, pour protester contre l'absence de réaction de la tutelle face à un malaise qui a débordé l'enceinte de cette structure. Menées par la section syndicale de l'UGTA, les sages-femmes, au nombre d'une cinquantaine, rejointes ensuite par des infirmiers qui ont pris fait et cause avec leurs revendications, se sont rassemblées dans la cour de l'établissement pour exiger qu'un terme soit mis aux excès perpétrés par le spécialiste à leur encontre. Arrivés sur les lieux peu après que le mouvement de contestation ait été déclenché, le directeur de la Santé et le responsable du site n'ont semblé influer d'aucune manière sur le cours des événements et ne purent que constater l'impasse dans laquelle se sont retrouvées les négociations engagées pour tenter de dénouer la crise. Campant sur ses positions, la fronde ne s'apaisera qu'en fin de journée, de son propre gré, lorsqu'une plate forme de réclamations, assortie d'un préavis de grève, sera déposée entre les mains du principal de la structure. Cet énième soubresaut qui agite le personnel de l'hôpital n'est en fait que l'expression d'un conflit d'intérêts mal dissimulés. Le médecin, se fondant sur les analyses du liquide amniotique qu'il aurait effectuées, accuse ses collaboratrices d'être à l'origine du décès d'un nouveau-né par négligence et de percevoir des dessous de table des patientes admises pour des accouchements. Leur présence à l'hôpital aux heures où elles ne sont pas de garde et accompagnant des malades, attesterait de cette seule conviction. Celles-ci n'étant pas à court d'arguments, détiendraient deux ordonnances contradictoires signées par le praticien ; sur l'une le décès en question est dû à des causes naturelles et sur l'autre, la mort est jugée suspecte. De plus, soutiennent-elles, les examens brandis par leur adversaire démontrent, au contraire, la justesse de ce qu'elles affirment. La commission dépêchée par le ministère, quatre jours avant ces scandales à répétition, aura, dit-on, débusqué quelques lièvres, mais pas aussi gros, ni aussi croustillants.