Les déboires du journaliste Arezki Aït Larbi, correspondant en Algérie des quotidiens français Le Figaro et Ouest France, n'en finissent pas avec la police et la justice. Jeudi dernier, vers 10h, le journaliste algérien a été arrêté par la police des frontières de l'aéroport d'Alger, au moment où il allait embarquer pour Paris. Sans tarder, celui-ci a été présenté au procureur d'El Harrach, avant d'être emmené au commissariat central d'Alger, où il a été décidé, en milieu d'après-midi, de le relâcher, en lui remettant, toutefois, une convocation le sommant de se présenter aujourd'hui à 8h30. « Je dois donc me rendre tôt aujourd'hui à la police pour être présenté au parquet d'Alger. Je ne comprends pas pourquoi et pour la deuxième fois, mon droit à la libre circulation vient d'être violé », a indiqué le concerné. L'arrestation d'Arezki Aït Larbi est motivée, selon ce dernier, par un mandat d'arrêt délivré par un juge d'instruction en 1997, suivi d'une condamnation, par défaut, à six mois de prison ferme, pour diffamation, à la suite d'une plainte déposée par un directeur central du ministère de la Justice. Il s'agit d'un article publié en 1994, dans un journal algérien, dans lequel il relatait les sévices infligés aux détenus du pénitencier de Tazoult-Lambèze. « Je n'ai été informé de cette condamnation qu'en mai 2006, lorsque les autorités ont déterré l'affaire pour justifier le refus de renouveler mon passeport. Cependant, après une large mobilisation en Algérie et en France, on m'a remis mon passeport en novembre 2006 », a expliqué le journaliste qui regrette qu'en dépit de la prescription de ces faits et la double amnistie présidentielle (mai et juillet 2006) en faveur des journalistes condamnés pour délits de presse, il continue à faire l'objet d'arrestation et de poursuites judiciaires. « En me restituant mon passeport en 2006, les autorités m'avaient signifié que mon affaire avait été classée. Mais alors de quoi suis-je coupable ? », dira le concerné. Hier, ayant pris connaissance de cet acte, le SNJ regrette que notre confrère Arezki Aït Larbi soit confronté à ces tracasseries. « Nous dénonçons toute entrave qui vise les journalistes, à plus forte raison si cela était motivé par leurs écrits », a déclaré Kamel Amarni, en appelant au règlement immédiat de ce problème. Notre interlocuteur a tenu à rappeler qu'au mois de novembre 2006, lorsque Aït Larbi a été dépossédé de son droit au passeport, le syndicat avait officiellement interpellé les autorités concernées, en l'occurrence le ministère de la Communication et les services de sécurité. « Grâce à cette intervention, notre confrère a obtenu son passeport en un temps record parce qu'il s'agissait beaucoup plus d'un cafouillage administratif, en ce sens que les services de la police n'avaient pas pris en considération la levée de toutes les poursuites judiciaires à l'égard du journaliste », a expliqué le responsable du SNJ.