Il est vraiment difficile de croire que les relations se normalisent entre la ministre de la Culture et le wali de Constantine. Et ce n'est pas l'institutionnalisation récente du festival international du jazz qui le contredira. En dépit des apparences, Khalida Toumi ne semble pas avoir tourné la page du fameux « épisode » du tombeau de Massinissa, survenu lors de la visite présidentielle d'avril 2006. Pour rappel, la locataire du Palais de la culture n'est pas allée de main morte, depuis une année, en annonçant sur les ondes de la radio Chaîne III, son intention de poursuivre en justice le wali de Constantine pour atteinte au patrimoine national. Après la tempête, la ville de Constantine a payé les frais d'un embargo annoncé. La preuve n'a pas tardé à venir, après la délocalisation de deux événements culturels phares prévus dans la ville de la culture et du savoir. La suite, les Constantinois l'ont durement ressentie ; un festival national du chant aïssaoua parti vers la ville de Mila, et un autre pour la musique andalouse qui a finalement atterri à Annaba. Dans les deux cas, la perte a été difficilement digérée, même si les autorités de la wilaya ont avancé toute une panoplie de justificatifs comme pour se dédouaner devant la population. Comme le vieil adage « Jamais deux sans trois » est toujours en vogue chez nous, les artistes et les mélomanes de la ville viennent d'apprendre une autre mauvaise nouvelle : le festival international de la musique andalouse annoncé depuis quelques mois à Constantine sera finalement abrité par la ville de Skikda. L'information nous a été confirmée officiellement par le Dr Mohamed Saïd Zerouala, commissaire désigné par la ministre de la Culture, mercredi dernier, à l'issue d'une réception organisée par l'APC de Constantine en l'honneur des participants aux soirées du malouf. On apprend ainsi que c'est la wilaya de Skikda qui a offert les meilleures conditions financières pour la tenue d'un événement d'une telle envergure, en donnant les garanties nécessaires pour assurer 50 % du budget, alors que les 50% restants sont à la charge du ministère. Tout compte fait, la ville de Constantine se contentera d'abriter le festival national du malouf, prévu du 4 au 11 juillet sous une nouvelle forme. L'information tombée tel un couperet dans les milieux artistiques à Constantine a laissé pantois plus d'un, et a même affecté la soirée de clôture des soirées du malouf. Ainsi, la ville de Constantine, qualifiée de pôle culturel de l'Est, est défaite pour la troisième fois en moins d'une année. Un autre échec des autorités de la wilaya qui, selon certains observateurs, ont laissé échapper une occasion en or pour la ville. Un débat qui ne fait que commencer et promet de faire couler beaucoup d'encre.