De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Brassband français a enflammé jeudi soir dernier le Théâtre régional de Constantine (TRC) en ouverture de la 7ème édition du Festival international de jazz de Constantine, Dimajazz. La scène a été doublement dorée par les cuivres et par la couleur des chapeaux que portaient la troupe de Didier Marty, saxophoniste, vocaliste et fondateur de ce groupe de joie. Du rhythm'n'blues, du jazz des airs rock n'roll se partageaient en boucle les souffles harmonieux dégagées par les artistes. Adepte du jazz New-Orleans, Brassband interprétera la célèbre Mess Around, très connue par Ray Charles ou encore Congo Squarae, une référence à La Nouvelle-Orléans où les Afro-Américains jouaient par le passé avec des tambours, ou encore des airs de Neville Brothers. Le soliste ténor Bruno Rochet sollicité par le maestro à s'illustrer donnait le tournis à une salle archicomble qui tentait de suivre ce rythme léger et nostalgique. «C'est du blues gai», diront des connaisseurs. Brassband n'a pas laissé un temps de répit au public émerveillé par les sons des instruments à vent. A l'extérieur du théâtre, il y avait également des rythmes syncopés suivi par un public nombreux mais aussi par le «guitariste» du groupe Tony Allen Band (Nigeria, France), qui tapotait ses doigts en guise d'imprégnation avant de se produire avec sa formation en seconde partie du programme. L'écran géant placé au niveau de la place de la Brèche ajoutait une mesure supplémentaire au DimaJazz. Des traces Sky venaient à leur tour donner des couleurs «jazzy» à un ciel constantinois couvert le week-end. La seconde partie de la soirée verra l'entrée de l'Afrique en scène. «C'est de l'Afrobeat, no jazz, no blues, no funk…» scandait le batteur du groupe tout en enchaînant quelques roulements. Pour sa deuxième participation à ce festival, Tony Allen Band faisait vibrer la scène avec une chorégraphie assez pittoresque aux rythmes cadencés par l'ancien bassiste des Clash Paul Simonon. Le point d'orgue de la soirée sera atteint successivement par le guitariste et saxophoniste du groupe en faisant des bœufs impressionnants sous le «one step» endiablé de miss la vocaliste qui agrémentait la scène en duo notamment avec ce guitariste soliste «pur Afro» qui ne manquera pas de nous dire avant son entrée en spectacle : «Africa du nord au sud…» Pour cette première soirée, on pourra avancer que DimaJazz a réussi son entrée avec cette nouveauté en matière d'ouverture et d'organisation. Sur ce dernier sujet, il faut souligner qu'en dépit de l'exiguïté des lieux, puisque le TRC ne peut contenir plus de 460 places, le public a rejoint sa place sans grande bousculade. Y compris les journalistes pour lesquels une entrée assez fluide a été dégagée. Toutefois, tout le monde n'a pas eu la chance d'assister à la soirée et ce sera le cas sans nul doute tout au long du festival. Le TRC est «inextensible» et le public est toujours plus nombreux que sa capacité d'accueil. Désormais, il faut songer à édifier une grande salle de concert. Pour cela, le wali, qui a donné le ton à cette festivité, a annoncé au public et ce, en présence de M. Largene, le représentant de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, que «c'est un opéra qui naîtra à Constantine et non une simple salle de spectacle», tout en exprimant son soutien indéfectible à DimaJazz en matière de sponsoring. «Le développement de la wilaya de Constantine devrait être suivi de restructuration du mouvement associatif avec en prime un conseil consultatif implanté au niveau de chaque commune», a-t-il ajouté avant de préciser : «J'insiste sur la formation», en s'adressant au commissaire du festival, faisant référence à l'espace fraîchement attribué aux organisateurs du festival afin de lancer prochainement des cours au profit des jeunes adeptes de ce genre musical. A ce propos, on notera que des masters-class se tiendront au niveau du conservatoire Bentobal toutes les matinées tout au long des 8 jours de cette 7ème édition du DimaJazz.