La ministre de la Culture a défendu sa décision de domicilier le Festival dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. «L'Etat est souverain dans le cadre de sa politique culturelle» a affirmé la ministre de la Culture, en réponse à la délocalisation du festival du raï d'Oran vers la wilaya de Sidi Bel Abbès. S'exprimant en marge du coup d'envoi de la première édition de la chanson oranaise, qui se tient à Oran et qui s'étalera jusqu'au 21 du mois en cours, Khalida Toumi a soutenu que les raisons restées longtemps inconnues ayant motivé cette délocalisation sont d'ordre structurel. «L'Etat n'interdit pas les festivals» a indiqué Khalida Toumi avant d'ajouter que «la décision est irrévocable» et qu'aucun moyen de pression ne la fera changer d'avis. «Sachez une chose, ce n'est pas la peine de politiser ce qui ne l'est pas» et de marteler: «Le ministère de la Culture ne fera rien qui va à l'encontre des intérêts de la culture et de l'Etat sauf que si j'ai la conviction que la manifestation oeuvre pour le bien de la politique culturelle du pays, de son peuple et de l'Etat». Or, «on m'a donné la possibilité d'arriver à la conclusion contraire» a-t-elle soutenu. En clair, la décision de la ministre est motivée par une série de rapports défavorables rédigés à partir d'Oran. «L'Etat subventionne les festivals dans un cadre organisé et n'interdit à personne d'organiser un festival mais l'autorisation de telles activités est obligatoire», a souligné Khalida Toumi qui précise qu'«il faut assurer l'ordre public». Selon la ministre, l'Algérie, en dépit des efforts, n'organise que 94 festivals, loin derrière le Maroc, la Tunisie, le Mali, et le Sénégal. «Pendant que nous, on s'entretuait, d'autres pays avançaient», rappelle Khalida Toumi. Sur un autre plan, la ministre de la Culture a, lors de sa tournée à Oran, annoncé la restauration de l'Institut régional de la formation musicale et de la cathédrale d'Oran, deux joyaux architecturaux juxtaposés, au même titre que le Théâtre régional Abdelkader-Alloula. Cependant, Khalida Toumi a insisté pour que la mission soit confiée à des spécialistes en la matière. Sur sa lancée, la représentante du gouvernement a révélé un programme ambitieux en faveur de la wilaya d'Oran, notamment la réalisation, entre autres, de trois grands musées et de grandes maisons de la culture. Pour revenir au festival proprement dit, la ministre a souligné, dans son allocution d'ouverture que l'objectif de cette manifestation est de sauvegarder et de valoriser le patrimoine culturel et artistique national à même d'assurer une continuité entre les générations. A ce propos, Khalida Toumi a rappelé que depuis «Alger, capitale de la culture arabe», son département a entamé l'enregistrement du patrimoine immatériel. Ainsi, des ouvrages des anciens chanteurs comme El Anka, El Hasnaoui, Ahmed Wahbi, Abdelkrim Dali, Dahmane Ben Achour, Djilali Aïn Tadlès, Guerrouabi, seront mis en CD rom et mis en vente sous forme de coffrets de 10 CD accompagnés d'un livret. Ces coffrets, qui reviennent à l'Etat, selon Khalida Toumi, à 3800 DA, seront cédés à 3000 DA. Ces ouvrages seront disponibles au niveau des centres de formation musicale et maisons de la culture. En outre, un hommage sera rendu, à l'occasion du Festival de la chanson oranaise, à ceux qui ont consenti tant de sacrifices pour faire renaître et connaître l'art authentique de l'Algérie dans les concerts culturels internationaux, à l'image du leader de la chanson oranaise et icône de l'histoire de la musique algérienne, le regretté Ahmed Wahbi, qui sera honoré au même titre que Blaoui Lahouari.