De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Constantine, qui vient de boucler sa troisième édition du Festival national du malouf, a repris le flambeau des festivités d'été à la faveur des retrouvailles africaines. En effet, l'animation culturelle estivale se poursuit avec la tenue du 2ème Festival culturel panafricain (Panaf 2009) qui est sorti d'Alger pour visiter d'autres wilayas du pays, dont Constantine. Ainsi, dix jours durant (du 6 au 15 juillet), la Médina s'offrira aux sonorités diverses qui tenteraient de rompre la monotonie de province et de donner aux Constantinois autre chose à écouter que du malouf, en ces périodes de chaleur. Le Panaf a étrenné son programme à Constantine lundi dernier en soirée au théâtre de Verdure. Trois représentations artistiques ont défilé sur la scène jusqu'à minuit passé. Le groupe kabyle Thagrawla et l'étoile montante du raï, Naim, ont donné le la à ce rendez-vous africain dont les échos ne sont pas encore parvenus à la population faute d'une communication efficace qui aurait donné la vraie dimension à cette grand-messe des cultures africaines. Exception faite de l'étendard géant qui couvre la façade de la maison de la culture El Khalifa portant le slogan du festival, rien ne dit que le Panaf est aussi à Constantine. On ne voit pas d'affiches placardées sur les murs pour informer les passants. Il faut dire que la première journée en plein air n'a pas drainé la grande foule en dépit des commodités mises en place par la commune et par la wilaya : disponibilité de moyens de transport, gratuité de l'entrée et sécurité garantie. En matière de prestations, il faut savoir que 28 artistes (groupes et chanteurs) ont été sélectionnés pour se produire dans la wilaya de Constantine. Néanmoins, on relèvera la prédominance des artistes locaux. On enregistre la présence de trois seuls chanteurs africains, dont Manu Di Bango parmi cette pléiade d'artistes. Nombre de citoyens perçoivent cette sélection comme déficiente car la manifestation porte bien le nom d'un festival africain et est donc supposée présenter un large échantillon des cultures africaines. Contrainte du calendrier ou mauvaise programmation, il est inconcevable de composer une festivité à dimension continentale avec uniquement des artistes algériens. Ça ne cadre pas avec l'appellation, estiment des citoyens constantinois… C'est ainsi que la capitale de l'Est se sent quelque peu exclue du Panafricain. La manifestation est en fait perçue comme une animation d'été. Sous un autre angle, il faut savoir que les communes limitrophes n'accueillent aucun spectacle du lot accordé au chef-lieu. Pourtant, le directeur de la culture de la wilaya avait laissé entendre que des artistes pourraient évoluer dans des communes disposant de salles de concert. Mais il n'en est rien. Le Panaf, concentré dans la capitale, ne fait que quelques vaguelettes à Constantine et uniquement au chef-lieu. Il faut attendre les jours à venir pour confirmer l'impact de la fiesta africaine dans la ville des Ponts. Autrement dit, lorsque le théâtre de Verdure sera plein à craquer, on pourra dire que les organisateurs ont réussi le pari d'inculquer à la population le sens, de la communion entre les peuples africains. Manu di Bango sera incontestablement le baromètre du Panaf à Constantine. Toujours pour rester dans l'atmosphère festive, Constantine a retrouvé son Festival international du malouf après deux éditions à Skikda sur décision de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui avait décidé de délocaliser le festival suite à un différend avec le wali de Constantine. Pour sa troisième édition, le festival étoffera la scène artistique locale qui n'a pas eu un temps de répit, et c'est tant mieux pour la ville. Ainsi, après le Panaf, la saison sera clôturée avec le Festival international du malouf qui verra la participation de plusieurs artistes de renommée à en croire les dires des responsables. En somme, la capitale de l'Est aura été gâtée en cette année 2009. Mais reste à attirer et intéresser la population. Pour ce faire, c'est un véritable travail de promotion et de communication qui doit être réalisé pour amener les gens à s'intéresser à la culture.