L'hypothèse d'une implication intégriste marocaine ne permet pas à un chef d'Etat de s'abandonner à des réactions chaudes qui peuvent donner lieu à des répercussions et conséquences lourdes sur les plans diplomatique et militaire. A l'inverse de la réaction de Bush le 11 septembre 2003 qui a déclaré la guerre au terrorisme international, le chef de l'Etat algérien se donne le temps de savoir par qui notre pays a été attaqué ? Notons, tout de suite, que le roi du Maroc, au lendemain du double attentat, appelle le Maghreb à former un bloc soudé pour vaincre le terrorisme. Il tient, par cette position, à se démarquer d'une implication marocaine possible à travers des sujets non maîtrisés de Sa Majesté à quelque stade que ce soit de la préparation et de l'exécution de ces attentats. Nous avons tous remarqué les habits aux couleurs non algériennes des kamikazes. Au noir traditionnel de nos fous de Dieu, on nous présente du vert et des positions d'exhibition d'armes non conformes aux habitudes d'ici mais rappelant étrangement le Pakistan ou l'Afghanistan !!! Il n'y a pas si longtemps, Hattab, a confié qu'il, était pour la réconciliation nationale et en tout cas contre ceux qui reçoivent leurs instructions de l'extérieur ! Cette information n'a pas été suffisamment analysée pour comprendre la position de l'ancien patron du GSPC. En effet, celui-ci voyait son organisation amoindrie et affaiblie sous les coups psychologiques de la politique de la réconciliation, dont le premier facteur de succès est d'avoir retiré la couverture politique à la base de ses actes de résistance à la décision originale d'arrêt du processus électoral. C'est pourquoi le nombre de repentis n'a jamais été le souci majeur ou le résultat attendu de cette politique. Il y avait plus important : l'adhésion populaire massive à cette stratégie, y compris du courant islamiste, de sortie de crise et la dépolitisation de la question terroriste en vue de son isolement total et net. Et là, il faut reconnaître un plein succès à cette politique stratégique qui a débouché sur le retour de la paix en Algérie. Cette paix que tout le monde veut consolider aujourd'hui avec l'économie et le social. Dès 1998, le terrorisme islamique a été vaincu, mais les griefs politiques qui l'ont justifié sont restés tels quels. Rappelons-nous les déclarations du général major Lamari. C'est là où la politique de réconciliation nationale a suppléé les insuffisances des mesures passées jusqu'au régime du président Zeroual et sa politique de « rahma ». Tout le monde l'a constaté, on est allé très loin avec la politique de réconciliation et que l'Etat ne peut plus aller au-delà, sans mettre en péril sa propre existence. Alors, une question se pose : pourquoi dès lors le GSPC devient-il Al Qaïda Maghreb ? Répondre à cette question va justifier pour l'Etat algérien de changer radicalement de stratégie de lutte antiterroriste pour faire comme l'Amérique, c'est-à-dire, déclarer la guerre à la nébuleuse étrangère qui vient d'agresser, au vu du monde entier, un symbole fort de l'Etat algérien, à savoir son Palais de gouvernement. Il ne serait pas inutile pour l'Etat algérien d'appeler son peuple à la mobilisation générale comme en temps de guerre régulière. Parce qu' un nouveau concept vient justifier la mise en branle des moyens de l'Etat encore tenus loin de la confrontation avec le terrorisme tant que celui-ci était national : la guerre irrégulière. A l'inverse d'une guerre régulière qui oppose des forces étatiques belligérantes, une guerre irrégulière oppose un Etat ou un groupe d'Etats à des sectes, des nébuleuses, des forces occultes, enfin, des organisations terroristes qui recourent à des moyens militaires pour des buts inavoués et des objectifs monnayés ailleurs. Un exemple serait de faire payer à notre pays ses dernières positions de principe quant à la normalisation avec Israël et son dernier refus d'accepter le déploiement de l'Africom sur son territoire. Voyez que toutes ces questions nécessitent du temps aux services algériens de formuler des mesures nouvelles qui iront, à ne pas en douter, vers une radicalisation de la lutte antiterroriste, mais cette fois-ci, avec l'adhésion massive du peuple et de tous les citoyens qui veulent fortement assister les services d'ordre officiels pour venir à bout du résidu terroriste affilié traîtreusement à Al Qaïda internationale. Il est indéniable de noter qu'Al Qaïda Maghreb est la mort non déclarée du GSPC et de tous les groupes terroristes algériens qui ont enfin compris qu'ils ne passeront pas en Algérie. Ils sont isolés et affolés à l'idée de finir entre les mains de la justice algérienne ou mourir sans gloire dans les maquis à eux, abandonnés provisoirement. L'action de l'ANP et des forces combinées à Amizour a sonné le glas. Désormais, l'Algérie, Etat et peuple, a les mains libres pour anéantir tous ceux et toutes celles qui ont refusé la politique généreuse de la main tendue et des bras ouverts pour un retour au bercail. Aux mesures nouvelles qui seront annoncées incessamment, l'Etat va déchoir de leur nationalité tous les combattants irréguliers d'Al Qaïda Maghreb pour permettre leur élimination totale par tous les Algériens engagés dans la défense et dans la sécurité de leur pays. En faisant cela, notre gouvernement conciliera les lois de la République applicables aux traîtres et les préceptes du saint Coran qui obligent à éliminer les fauteurs de la fitna (discorde sanglante) et les idéologues de la mort. Le vrai Islam ne tolère pas le désordre et la mort d'innocents, civils et militaires. Dieu est avec la majorité qui appelle à la fin du crime impuni en Algérie. Notre ministre de l'Intérieur a manqué de perspicacité en déclarant qu'il était facile de poser une bombe partout en Algérie. Non, les moyens de la guerre irrégulière vont faire en sorte qu'il sera très difficile de poser une bombe en Algérie parce que les poseurs de bombes sont des hommes vulnérables jusqu'au moment de poser leurs colis de la mort. Et avant cet instant fatidique, et si nous savons tirer profit de l'engouement populaire pour l'élimination du terrorisme en Algérie, il sera toujours possible de travailler le renseignement opérationnel qui peut être fourni par l'ensemble des Algériens, y compris les vendeurs de persil et de cigarettes, devenus œil et oreille de la République pour un temps donné jusqu'à la victoire finale, dont l'issue ne peut être qu'en faveur de la grande djemaa comme promis par Dieu Lui-Même. Alors, au travail ! Nous serons les vrais moudjahidine, les vrais martyrs et ceux qui rejoindront le Prophète (QSSSL) au jardin du délice parce que tombés pour le vrai Islam et la vraie foi en Dieu en défense de la vie. N'est-ce pas Allah qui a dit dans son saint Coran « qu'une âme croyante ne meurt que par accident » et que « quiconque tue une âme croyante volontairement, son avenir est dans la géhenne ». Nous avons oublié de parler de la riposte culturelle à l'idéologie de la mort. Que nos hélicoptères déversent sur les maquis infestés des tracts rappelant les vrais préceptes du djihad, qu'au moyen de hauts-parleurs suspendus dans les cieux ils tournoient, de nuit si possible, au-dessus de leurs têtes, pour leur déverser des décibels de bonnes paroles à entendre comme leur dire que celui (l'actuel patron d'Al Qaïda Maghreb) qui disait aux Kabyles par le biais d'une K7 vidéo restée célèbre, qu'il était criminel de tuer des civils innocemment, voilà qu'il se met à tuer des innocents gratuitement. Mais, lui, il le fait au nom de l'internationale terroriste pour le compte de Ben Laden. Alors, Algériens de tous bords, unissons-nous contre l'ennemi étranger. Nous sommes en guerre irrégulière, désormais. Si nous tombons lancez des youyous. Ne nous pleurez pas.