Dans quelques heures, l'armée américaine va frapper en Afghanistan. Voici les détails de la riposte de Bush. Veillée d'armes dans la capitale fédérale. Les experts militaires américains, qui travaillent depuis la déclaration de guerre annoncée par un Bush décidé à en finir avec le terrorisme international et avec cette humiliante gifle que l'Amérique vient de recevoir le 11 septembre, ont réussi à cerner les contours du plan de riposte qui devra être exécuté par le Pentagone dans les toutes prochaines heures, apprend-on d'une source proche de la Maison-Blanche. «Il faut frapper, disent ces sources, frapper fort, très fort.» Il en ressort que le président Bush veut frapper vite dans le but évident de renouer avec la confiance ébranlée entre le peuple américain et son Administration. Cette option est maîtresse puisque le Congrès a décidé à l'unanimité de donner carte blanche au Président. Seule une grande opération militaire, aux effets médiatiques à l'échelle planétaire, pourrait redonner aux Américains bafoués leur fierté d'antan et faire en sorte que le climat délétère de l'humiliation qui lui a été imposée disparaisse à jamais. A Washington, les observateurs diplomatiques et la classe politique sont unanimes pour appuyer une riposte décisive et efficace. Ces frappes se veulent être le châtiment exemplaire de tous ceux qui, à l'avenir, s'en prendront aux intérêts américains à travers le monde. De telles actions militaires de grande ampleur sont à même de faire sortir l'Amérique de sa torpeur et de cet état dépressif grave. L'honneur national américain a pris un sacré coup. Il faut donc rebondir vite et redonner confiance aux Américains. De l'avis de certains experts qui avaient déjà travaillé sur l'opération Tempête du désert lors de la guerre du Golfe, le plan de riposte du président Bush devrait se dérouler selon cinq phases importantes: 1- Concentration des forces aéroportées et terrestres pour une intervention massive en Afghanistan. 2- Occupation de Kaboul, la capitale afghane. 3- Installation à Kaboul d'un gouvernement issu de l'opposition en guerre ouverte contre le régime des taliban. Déjà, des contacts ont été établis entre l'Administration américaine et le successeur de Shah Massoud, son adjoint le général Fakhim. 4- Installation d'une base militaire américaine sur le territoire afghan afin de contrôler la situation interne et venir en aide au nouveau gouvernement dans sa lutte contre les poches de résistance des partisans des taliban. 5- Cette présence militaire américaine sera une première étape vers d'éventuelles opérations contre les islamistes en Tchétchénie, et dans la région de Peshawar, une coopération entre les forces américaines et Islamabad sera effective afin de nettoyer les potentiels résidus des terroristes. Cette région frontalière sera également mise en état d'urgence. Et dans les rédactions du Washington Post, ainsi que dans celles de USA Today et du New York Times, l'on affirme unanimement que cette nouvelle présence américaine dans cette région pourrait étendre son aire d'intervention jusqu'à l'Irak. Selon Peter Roodward, conseiller auprès du département d'Etat, les chefs d'Etat arabes ont donné leur OK pour cette opération et s'apprêtent, pour leur part, à procéder à une mobilisation de leurs forces de sécurité en prévision de toutes formes de réactions des milieux islamistes sur leurs territoires. La nouvelle guerre d'Amérique a commencé.