Au classement national du nombre de PME productives, Mostaganem se retrouve au milieu du tableau, avec 3 769 unités. Elle occupe la très peu enviable 27ème place, très loin derrière Alger (30 257 PME) Oran (16 227) et Tizi Ouzou (13 270). Toutefois, lorsque l'on recense le nombre de zones d'activités créées notamment depuis la moitié des années 80, on se rend alors compte que les responsables et élus locaux n'auront pas chômé. Toutefois, il y un grand écart entre la création sur papier de zones d'activités et l'arrivée des investisseurs. C'est ainsi que depuis plus d'une année, une nouvelle dynamique aura été lancée ; ce qui a permis de remettre de l'ordre dans la gestion des attributions et surtout débusquer les spéculateurs qui sont légion. En l'espace d'une année d'efforts soutenus, la direction des PME peut afficher un bilan très encourageant. Après avoir recensé l'ensemble des projets et mis en évidence l'incapacité d'un grand nombre de pseudo investisseurs à concrétiser sur le terrain ce qui avait été retenu parfois plus d'une décennie auparavant, les responsables n'hésiteront pas à rappeler ces opérateurs défaillants à passer à l'étape de la mise en route des entreprises. Plus d'une dizaine de projets seront alors purement et simplement abandonnés sans avoir reçu le moindre début de concrétisation. Par contre plus d'une vingtaine de projets entreront en activité. En plus des opérateurs nationaux, on note l'arrivée d'investisseurs étrangers plus entreprenants et surtout plus efficaces. A la zone de Fornaka qui s'étale sur pas moins de 95 hectares, sur les 56 lots de terrains attribués en 1984, seuls deux projets sont entrés en phase de production depuis plusieurs années. L'un concerne un centre à bitume dont la production est essentiellement destinée aux travaux routiers dans le Grand Sud. Le second produit des alvéoles gaufrées destinées au conditionnement des œufs. L'ensemble des autres projets initialement localisés au niveau de ce site finiront par disparaître dans la nature. Atouts indéniables Alors que la région, malgré des atouts indéniables commençait à péricliter, voilà que des investisseurs puissamment structurés se présentent avec sous la main des projets d'envergure qui devraient très rapidement changer le visage de la région. Ils seront 3 véritables investisseurs, dotés de moyens financiers conséquents et de projets industriels d'envergure. Le premier est un opérateur saoudien qui s'intéresse à la production d'engrais destinés à l'agriculture. L'usine qui a déjà fière allure, devrait employer pas moins de 150 ouvriers toutes catégories. De leur côté deux investisseurs venus de la Libye voisine s'intéressent à la production de peinture industrielles et une marbrerie. Cette dernière pourrait s'approvisionner directement à partir de l'ex-Sonarem de Sig. Même s'ils constituent une véritable embellie après des années de vaches maigres, ces investissements demeurent largement en deçà des espoirs nés à la suite de l'ouverture économique. Une stratégie qui bute sur des contraintes apparemment incontrôlables. C'est pour mieux sensibiliser les différents partenaires locaux sur la nécessité de revoir l'approche et surtout de la corriger que la direction de la PME vient d'organiser une journée d'études sur la question. En invitant un grand nombre d'investisseurs potentiels et de partenaires, les organisateurs feront intervenir trois conférenciers. Alors que Dr Halbouche fera une brillante communication sur un état des lieux sans concessions sur la PME algérienne. Après avoir donné une définition très précise de la PME, le conférencier tentera d'en dresser une typologie. Ensuite, il parlera des principales caractéristiques qu'il articulera autour des thèmes du poids des PME dans l'économie nationale, de l'environnement administratif et réglementaire, social, fiscal et financier. Après avoir présenté un état des lieux de la PME dans la wilaya de Mostaganem, l'universitaire tentera une intéressante digression dans le triptyque PME, mondialisation et compétitivité. Cette communication qui aura retenu l'attention de la nombreuse assistance, sera suivie par deux autres communications à l'actif de Ameur Makhoukh, consultant, et de Med Tekkouk de la direction de l'Environnement de la wilaya. Le premier parlera des nouvelles dispositions relatives à la promotion des investissements et le second du dispositif réglementaire relatif aux activités classées. De l'avis unanime des présents, cette journée aura permis à tout un chacun de se faire une idée de la volonté des pouvoirs publics à apporter toute l'assistance nécessaire à la refondation, formule empruntée au Dr Miloud Halbouche ( voir entretien ci contre)- d'une nouvelle stratégie de développement de la PME. Le constat de l'échec étant définitivement accepté de tous, y compris par un banquier qui daignera faire le déplacement, il reste aux différents partenaires à prendre conscience de leurs forces et de leurs faiblesses pour mieux avancer. Car il serait temps de prendre enfin conscience que dans les pays de l'Europe occidentale, la PME privée participe à hauteur de 40% dans le PIB avec à son actif, plus de la moitié de la valeur ajoutée nationale. Chez nous la participation de la PME au PIB n'est que de 5%.