Le président de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Rédha Malek, évoque avec insistance l'inéluctabilité de la réunion des formations républicaines. A ce propos, l'alliance mise sur pied avec l'UDR et le MDS représente, à l'entendre, une force « à actualiser ». Ce qui fonde cette alliance, selon lui, ce sont les seules valeurs républicaines. Il considère qu'un premier pas est franchi dans le projet d'une alliance plus large avec tous les autres partis partageant un idéal républicain. Concernant les réticences quant à la régularité du scrutin du 17 mai, Rédha Malek dira que ce vote servira de test, « un banc d'essai crucial ». Rédha Malek parlera des conditions qu'il faut réunir pour assumer convenablement les missions de dirigeant. Ne se départant pas de son bagout, ce licencié en lettres assure que l'ANR, marginalisée, a su susciter un courant d'opinion. Qu'attendez-vous de votre alliance avec l'UDR et le MDS et que représentent ces deux formations pour vous ? L'heure d'un réveil républicain a sonné. Les provocations terroristes du 11 avril n'ont fait qu'en souligner l'urgence. Depuis juillet dernier, I'ANR, l'UDR et le MDS travaillent à une coordination républicaine. Bien que non reconnue, l'UDR représente un potentiel républicain à actualiser. Le MDS, dont la tradition militante est connue, se revendique partie prenante dans un rassemblement républicain. L'impératif d'un tel rassemblement ne peut plus attendre. Le chacun pour soi a vécu. Maladie infantile historique du champ démocratique, la question du leadership ne risque-t-elle pas, à terme, de se poser dans votre alliance ? Si nous maintenons une approche consensuelle sur la plupart des problèmes — nous sommes parvenus par exemple avec l'UDR à établir des listes communes pour les prochaines législatives —, il n'y aura aucune raison de succomber au virus du « zaïmisme ». L'enjeu est trop important pour cela. Au-delà des données conjoncturelles, nous nous proposons de voir loin, en direction d'un vrai changement. Jusqu'à quand, par exemple, l'Algérie va-t-elle traîner derrière elle, comme un boulet, des partis dont la place est au musée ou qui ne subsistent que par la baraka du pouvoir ? L'idée-force qui nous anime est celle d'une Algérie résolument moderne arc-boutée sur les valeurs patriotiques, où sera réservé de droit un espace pour une opposition démocratique dotée d'une capacité de propositions et servant de contrepoids au pouvoir. Pour peu que ce dernier déférera à ce principe majeur de la modernité politique, il évitera du même coup les écueils de l'exercice solitaire des responsabilités et donnera toutes ses chances à une gestion harmonieuse des affaires du pays. Voilà qui nous change des calculs subalternes de la politique politicienne et devrait orienter nos énergies vers ce qui en vaut vraiment la peine. Comment votre alliance se positionne par rapport aux autres partis démocratiques qui, eux aussi, appellent à la création d'un rassemblement démocratique ? Notre alliance n'est effectivement qu'un segment de la mouvance démocratique. Dans la mesure où chaque parti maintient le cap dans la voie démocratique qui est la sienne, il est certain qu'une convergence sera au rendez-vous, sous l'effet d'une dynamique dont notre alliance constitue le premier pas. Mais, en attendant, gare aux surenchères et aux polémiques stériles. L'opinion démocratique ne le supporterait pas et nous renverrait dos à dos. A la différence des islamo-conservateurs, les démocrates ont échoué dans leur volonté de s'unir ou de travailler ensemble. Pourquoi, à votre avis ? Ne soyons pas injustes. Il n'y a aucune commune mesure entre une instrumentalisation simpliste, caricaturale du religieux et une construction raisonnée de la démocratie dans toute sa complexité. La démocratie est une idée relativement neuve dans notre aire culturelle. Son apprentissage est ardu et son ancrage s'inscrit dans la durée. Ne jetons donc pas la pierre aux démocrates qui, en dépit de leurs faiblesses et leurs contradictions, tentent vaillamment de l'apprivoiser. Incontournable pour l'avenir du pays, la démocratie est en butte à des préjugés tenaces, à des pesanteurs sociologiques difficiles à vaincre. C'est parce que le combat démocratique consiste en une véritable gageure, que les démocrates devraient serrer les rangs et que l'Etat devrait assumer rigoureusement — ainsi que le stipule la Constitution — un rôle de facilitateur et non de frein de la démocratie. Partagez-vous I'opinion de ceux qui disent que les dés sont pipés, que les législatives vont se résumer à une répartition par quotas, la plus grande part allant aux formations de l'Alliance présidentielle ? Nous en avons souvent fait le constat à notre détriment. Il s'est institué comme une routine du pouvoir de garder la haute main sur les opérations électorales afin de ne pas se laisser déborder. Il est temps de desserrer les boulons et de ménager un passage à l'expression libre des citoyens. Le 17 mai sera à cet égard un test, un banc d'essai crucial. En tout cas, pour les Républicains. Pourquoi le discours politique officiel évacue-t-il la question de l'islamisme politique lorsqu'il évoque la lutte antiterroriste ? Trois raisons, à mon avis, expliquent ce comportement biaisé. D'abord l'ignorance qui est cause de complexes, d'une crainte quasi-révérencielle vis-à-vis de tout ce qui touche à la religion, y compris l'intégrisme qui en est pourtant une déformation. Ensuite, la volonté d'apparaître plus musulman que les intégristes, et donc de les concurrencer sur leur propre terrain. Enfin, le projet tactique consistant à isoler le terrorisme en récupérant IGET http://10.10.10.111/spip.php ?action=cron HTTP/1.1 Host : 10.10.10.111 User-Agent : Mozilla/5.0 (Windows ; U ; Windows NT 5.1 ; fr ; rv:1.8.1.2) Gecko/20070219 Firefox/2.0.0.2 Accept : image/png,*/* ;q=0.5 Accept-Language : fr,fr-fr ;q=0.8,en-us ;q=0.5,en ;q=0.3 Accept-Encoding : gzip,deflate Accept-Charset : ISO-8859-1,utf-8 ;q=0.7,* ;q=0.7 Keep-Alive : 300 Proxy-Connection : keep-alive Referer : http://10.10.10.111/ecrire/ ?exec=articles