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Nadia Yassine. Dirigeante de la section féminine du mouvement Al Adl Wal Ihsane
« L'élite politique est vendue au plus offrant »
Publié dans El Watan le 06 - 05 - 2007

Nadia Yassine, 49 ans, est la fille de cheikh Abdessalam Yassine, fondateur et père spirituel du mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance). Diplômée en sciences politiques en 1980, elle s'est consacrée à l'action militante au sein du mouvement, où elle dirige la section féminine. Nadia Yassine s'est illustrée par son ton virulent contre le makhzen.
Quelle analyse faites-vous des derniers attentats suicide qui se sont produits à Casablanca ?
Les attentats qui se sont produits à Casablanca n'ont pas vraiment surpris, étant donné les précédentes sonnettes d'alarme du 16 mai et celle très récente de mars 2007. En effet, le gouvernement continue sa politique de l'autruche qui consiste à remâcher sans cesse une rhétorique sécuritaire, il est vrai, mondialisée depuis le 11 septembre 2001. Une rhétorique par ailleurs plagiée par bien d'autres régimes du tiers-monde ( le Maroc n'est pas une exception) qui préfèrent la démocratie venue (ou plus exactement dictée) d'outre-Atlantique au profit d'un libéralisme pour le moins barbare et destructeur. Ainsi nos gouvernements sont plutôt maintenus par la puissance politique et militaire hégémonique que par un choix libre de leurs populations.
Pourquoi la violence terroriste s'intensifie-t-elle au Maroc ? Quelles en sont les causes ?
Cette intensification de la violence au Maroc reste toute relative vis-à-vis d'autres intensifications de la violence dans d'autres contrées. Concernant le Maroc, cette violence a longtemps été ravalée, sans doute s'intensifie-t-elle, et les causes précédemment citées peuvent être échafaudées par ce qu'elles induisent : l'absence d'une véritable politique de développement, une élite politique vendue au plus offrant même s'il s'agit de l'ennemi numéro un de la nation arabe et musulmane, le degré de corruption galopant, l'incrédibilité du discours officiel, la parodie d'une vie politique qui ne distrait plus personne, le marasme économique, une recolonisation et la confiscation des richesses nationales, un enseignement qui sert à analphabétiser davantage, une jeunesse perdue et à la merci de tous les extrémismes : drogues, suicide, etc.
Des spécialistes des groupes terroristes établissent un lien entre les attentats de Casablanca et les attaques à la voiture piégée à Alger et disent que c'est l'œuvre d'Al Qaïda. Qu'en pensez-vous ?
Nous aurions aimé que ces « spécialistes » soient aussi de temps en temps anticipatifs et préventifs au lieu de verser trop facilement dans des cas « d'école » que le commun des mortels ne saurait ni soupçonner ni réfuter. De plus, il est établi qu'avant d'être un spécialiste dans quelque domaine que ce soit, il est requis d'être d'abord un généraliste. Or, ces soi-disant spécialistes du terrorisme sont nés de la dernière pluie du 11 septembre 2001, ils n'ont donc pas eu le temps d'être des généralistes et d'étudier sérieusement, sauf sur fond de rédemption d'un orientalisme agonisant depuis Edward Saïd. En outre, ces « spécialistes » sont tombés, consentants parfois, asservis toujours, dans le piège de la sous-traitance et de la délocalisation des stratégies qui les dépassent et dont ils ignorent les tenants et les aboutissants. N'empêche ! Cette spécialité se vend très bien, des livres tombent chaque jour et des noms inconnus sont surmédiatisés.
Donc, pour vous, il n'y a pas de lien avec l'organisation de Ben Laden…
Il semble qu'Al Qaïda ait bien pris place dans une sorte d'inconscient collectif pour entretenir la peur et donner lieu et lois à tous les abus sécuritaires. Al Qaïda convient à toutes les sauces, Al Qaïda est toujours citée même pour dire : « Ce n'est pas Al Qaïda » qui est responsable. Le terme exerce une fascination. De quel mystère l'enveloppe-t-on surtout quand il est mal prononcé ! Hélas l'axe conflictuel Rabat-Alger n'a pas besoin de ce « lien » comme vous dites, pour monter d'un cran. Cependant, il y a une différence, car à Alger il y eu des cibles. Mais le Maroc et l'Algérie ont besoin de jouir des libertés fondamentales et non de les voir s'évaporer. Dire que les raisons des événements au Maroc sont maroco-marocaines ne tient pas non plus, puisque les frontières à l'ère de la mondialisation des idées et des produits sont pour le moins poreuses. Disons que l'internationale a été internalisé et qu'il n'y a pas d'exception marocaine dans le village-planète.
Comment peut-on mettre fin à cette violence meurtrière ?
La violence meurtrière dont vous parlez n'est pas un phénomène à mettre en avant, l'arbre ne peut cacher la forêt même si les médias essaient de nous le faire croire par d'incessants rabâchements. Cette violence, même si on la condamne dans tous les Guantanamo du monde, n'est qu'un épiphénomène. Que voulez-vous que je vous dise sinon que nous n'avons cessé de proclamer la non-violence quelles que soient les violences dont nous sommes l'objet. Ne suis-je pas moi-même objet d'un procès qui s'annonce fleuve du fait du réchauffement politique, pour avoir exprimé verbalement une idée politique, j'allais dire purement philosophique, et qui se trouve enseignée universellement, à savoir la supériorité du régime républicain sur le régime monarchique. Il conviendrait alors de juger d'abord Platon et tous ceux qui ont exprimé cette préférence ! Du délire…


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