Les changements brusques de températures, enregistrés depuis le début du mois d'avril, ont entraîné des répercussions négatives sur la production agricole. L'alternance de la chaleur et d'un climat pluvieux et humide a, selon des spécialistes, favorisé l'apparition de parasites qui s'attaquent aux végétations. L'on cite à ce propos le mildiou qui a touché une surface de 1 000 hectares de pomme de terre, sur les 1 800 cultivés dans la wilaya. La propagation du champignon risque, nous dit-on, de compromettre sérieusement la production de cet aliment de base. Le traitement préconisé par les services phytosanitaires peut s'avérer inefficace devant l'aggravation du phénomène qui a déjà infecté plusieurs zones de production et commence à ronger les tubercules. Les pluies ininterrompues ont, semble-t-il, empêché les fellahs de traiter leurs champs en temps voulu et après l'invasion du parasite dévastateur. Les céréales ne sont pas en reste puisqu'un autre champignon appelé la rouille jaune a été signalé dans certaines régions céréalières, à l'image de Sendjas, El Karimia, Bouzeghaia et Abou El Hassene. Selon un fellah concerné, le champignon en question endommage les feuilles, les tiges ainsi que les épis et entraîne une baisse du rendement et de la valeur du produit. D'après lui, pour lutter efficacement contre la rouille, « il faut impérativement utiliser des variétés résistantes, assainir les terres, faire des rotations de culture et éviter la répétition des céréales sur les mêmes terres ». D'autres fellahs signalent, quant à eux, le retard de floraison constaté au niveau de certains arbres fruitiers, tels le pommier et le poirier, et craignent, eux aussi, une déperdition de leur production, à l'instar des exploitants de la pomme de terre. A l'inspection phytosanitaire de la DSA, l'on affirme que la cause essentielle de ces cas de champignon reste le dérèglement climatique qui a engendré une forte humidité et parfois des températures élevées, deux facteurs qui favorisent, souligne-t-on, ces maladies. « Nous avons mis en place un dispositif de lutte pour limiter les dégâts et prévenir les autres champs contre ces parasites. L'opération est menée en collaboration avec les agriculteurs concernés et la station régionale de protection des végétaux. Nous espérons parvenir à stopper la progression du phénomène », indique un responsable du service, qui reste toutefois optimiste quant au reste de la production agricole. Celle-ci dans l'ensemble est, selon ses dires, meilleure que celle de l'année dernière en raison des fortes précipitations qui se sont abattues sur la région, après une longue période de sécheresse. A l'inverse, beaucoup de fellahs restent inquiets et interpellent d'ores et déjà les pouvoirs publics pour une prise en charge des pertes qui en découleront, d'autant, signalent-ils, que les compagnies d'assurances concernées n'ont pas prévu d'indemnisations contre ce genre de sinistres.