Le dérèglement climatique enregistré cette année a eu des conséquences désastreuses sur la production agricole, en particulier les fruits et légumes, selon le représentant de l'UNPA. Ces aléas ont, d'après lui, favorisé la prolifération de champignons nuisibles à cause du fort taux d'humidité et entraîné la perte de la floraison de tous les arbres fruitiers. Il citera notamment le cas de la pomme de terre, dont plus de 1 000 hectares sur les 1 500 cultivés, ont été touchés par le mildiou, une maladie ravageuse qui serait due à l'alternance du chaud et du froid. Le phénomène climatique a eu également des répercussions néfastes sur les arbres fruitiers dont la végétation a subi des dégâts considérables suite aux chutes de grêlons et au changement brusque de la température. Conséquences : une rareté inhabituelle des produits agricoles et flambée extraordinaire des prix de vente au stade de détail, comme cela est constaté actuellement sur les marchés de la région. La pomme de terre, la tomate, les haricots verts et le poivron sont vendus au même prix (60 DA), alors que d'autres légumes, comme l'oignon, la salade et la courgette sont cédés à plus de 30 DA le kilo. Quant aux fruits, tels l'abricot, les pêches, la pomme et la poire, sont devenus carrément inaccessibles pour les consommateurs en raison de leurs prix excessivement élevés, puisqu'ils dépassent allégrement les 120 DA le kilo. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, la banane qui est un produit importé, est plus accessible aux ménages que la production locale qui a pourtant bénéficié d'un soutien financier conséquent de l'Etat. Sécheresse Les représentants des agriculteurs énumèrent d'autres problèmes qui aggraveraient, selon eux, cette situation, à savoir la majoration des prix des semences et des intrants et l'augmentation des charges d'exploitation des domaines agricoles (électricité, forage et autres dépenses). A propos de l'eau destinée à l'irrigation, notre interlocuteur nous apprend que le quota accordé par le ministère des Ressources en eau à partir des deux barrages est insuffisant et ne peut satisfaire les besoins des seuls arboriculteurs de la région, dont les surfaces exploitées s'élèvent à 10 000 hectares. Signalons que les cultures maraîchères n'ont pas été incluses dans ce programme en raison des faibles quantités d'eau qu'emmagasinent les deux ouvrages, dont l'un sert également à l'alimentation en eau potable des populations. Par ailleurs, pour ce qui est de la campagne moissons- battages, l'UNPA affiche plutôt un bilan globalement positif et affirme que le rendement à l'hectare est largement supérieur à celui enregistré l'année dernière. Pour le blé tendre et le blé dur, par exemple, il a été enregistré, respectivement, 22 et 20 quintaux à l'hectare, notamment dans les zones céréalières d'Abou El Hassene et de Sendjas. Le bilan de la semaine écoulée fait état d'une récolte de 644 586 quintaux de céréales, dont 12 000 quintaux ont été prélevés par la CCLS.