Les traumatologues et les orthopédistes, qui n'étaient pas au rendez-vous que leur avait fixé l'association des chirurgiens orthopédistes franco- maghrébins (Ficot) le week-end dernier à Annaba, le regretteront certainement. « Le pont de l'amitié » mis en place par cette association pour regrouper les spécialistes dans les domaines de la médecine des deux côtés de la Méditerranée a été animé ces 10 et 11 mai. Scientifiquement, le 2e forum international, organisé au palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf, a tenu toutes ses promesses. Des praticiens l'ont boudé pour des considérations autres que celles ayant pour base le serment d'Hippocrate. Ils ont eu tort. Ils ont raté une belle occasion de s'ouvrir au monde. Le Ficot est une manifestation scientifique à laquelle, en premiers acteurs dans le combat contre toutes les formes de maladies, ces praticiens n'auraient pas dû tourner le dos. Par sa symbolique, cette manifestation, la 2e du genre à Annaba, a introduit une étape décisive dans les approches sur la prothèse, l'instabilité et la luxation de l'épaule, le traumatisme du rachis cervical, la prothèse totale et les tumeurs malignes osseuses de la hanche, la visco supplémentation du genou et les pieds bots varus équins. Une chose est certaine, avec la participation de grands noms de la traumatologie-orthopédie de Liège (Belgique), Montpellier, Saint-Etienne, Montbrison, Bourg-Le Péage, Arles, Bourg-en-Bresse (France), Fès (Maroc) et de diverses régions d'Algérie, le Ficot a le vent en poupe. En réussissant scientifiquement ce 2e rendez-vous de Annaba, les organisateurs ont vaincu les sarcasmes des sceptiques qui à Alger ou à Annaba le voyaient sur cale pour l'éternité. Même s'il est encore loin du grand large et du régime de croisière, ce 2e forum a vaincu les apôtres du confinement. Pour ceux aveuglés par leur susceptibilité que l'idéal du pont de l'amitié des chirurgiens franco-maghrébins ne fait pas rêver, mais qui se désolent de la stagnation en Algérie de la traumatologie et de l'orthopédie, le Ficot a apporté l'entraînement d'une conviction générale des participants : celle des vertus d'une démarche scientifique très pointue. Cela dit, du côté des Franco-Maghrébins de la traumatologie et de l'orthopédie présents à Annaba, on s'est rallié, sinon par ferveur, du moins par raison, à l'entreprise engagée par le comité scientifique avec la mise en place des jalons pour une plus grande coopération dans ces deux spécialités. On peut même soutenir que ce 2e Ficot est une offensive pour mieux maîtriser les traitements orthopédiques et traumatologiques. En l'espace de deux années, il a utilement ramené l'ensemble des aspects de ces deux spécialités médicales vers un débat capital loin des farces et guignolades auxquelles certains nous sont habitués. « J'aimerais convaincre tous les jeunes actuellement internes et résidents maghrébins qu'ils doivent, sans perdre de temps, s'inscrire au Ficot. Ils rejoindront la grande famille des orthopédistes et en devenir membres actifs par leurs participations aux communications et par leur contribution scientifique. Ils sont l'avenir de la chirurgie orthopédique dans notre pays et dès maintenant, sans formalités complexes, ils peuvent bénéficier et profiter des nombreux avantages que leurs aînés ont préparé pour eux, tant en matière d'enseignement et de formation qu'en services divers, comme le stage à l'étranger que l'ACOTFM est en train de mettre en place », explique le docteur Amar Bouzidi président du Conseil scientifique et de l'organisation du 2e Ficot.