Il s'agit là d'une des constatations et de tout l'intérêt du forum organisé à Annaba les 6 et 7 avril par le Forum international de chirurgie orthopédique et traumatologie (FICOT) et de l'Association des chirurgiens orthopédistes et traumatologues franco-maghrébins (ACOTFM) que préside en France l'Algérien le docteur Amar Bouzidi. Y ont participé, aux côtés de leurs homologues algériens de différents horizons du pays, une quarantaine d'orthopédistes et traumatologues étrangers de France, de Belgique, de Grande-Bretagne, d'Autriche, d'Argentine, de Syrie, du Maroc et de la Tunisie. Ce constat éclaire d'autant plus qu'en 2004 des statistiques établies laissent apparaître qu'en 9 années (1995 à 2004), 1097 fractures du col du fémur ont été enregistrées dans la seule wilaya de Annaba. 77% des personnes touchées sont âgées de plus de 50 ans. En attendant de vérifier les chiffres et les lettres des intervenants, nous retiendrons que les organisateurs ont balisé les interventions en une vingtaine de communications. Elles étaient principalement axées sur la fracture du col fémoral, techniques chirurgicales spécifiques de pose de PTH, la prothèse infectée, l'arthroscopie dans la chirurgie ménisco-ligamentaire, gonarthrose et traumatismes du genou. Autant de questions qui font problème dans notre pays. Elles se sont transformées en un cactus avec l'annonce faite par des intervenants concernant le sous-équipement, les sous-produits utilisés et le prix excessif, 250 000 DA pour une intervention chirurgicale en Algérie. Beaucoup ont imputé à cette situation la plupart des décès des victimes des fractures du col fémoral. C'est dire la soif des orthopédistes (ils étaient 300 en Algérie en 2003) et les traumatologues de confronter leur expérience et leurs interrogations à celles de leurs homologues de l'étranger en prise avec l'extension de ce qui s'apparente à un fléau, particulièrement parmi les personnes âgées. Tous se sont accordés à qualifier de sous-produits les équipements : matériels et matériaux commercialisés sur le marché national et utilisés en orthopédie et traumatologie. Selon eux, l'ampleur de ce phénomène mérite une attention particulière des pouvoirs publics. Au-delà de son aspect scientifique, ce Forum international de Annaba, le premier du genre en Algérie, avec ses tables rondes sur la fracture du col fémoral (docteur Atia CHU de Annaba), biomécanique de la hanche (docteur Farizon CHU de St-Etienne), techniques opératoires d'une PTH (docteur Aït Si Selmi de Lyon), CAT devant une prothèse infectée (docteur de Maâtougi Vienne), incarne les doutes et parfois les contradictions qui traversent le monde algérien de l'orthopédie traumatologie. Telles que présentées, les communications ont balayé toutes les certitudes locales de ce monde refermé sur lui-même. Des certitudes qui semblent omettre le fait que 50% des personnes victimes de fracture du col du fémur sont décédées en Algérie à la suite de complications, parce qu'ayant bénéficié d'une prise en charge à base de sous-produits orthopédiques ou traumatologiques.