Il a fait chaud, même très chaud le week-end dernier à Annaba. Des milliers de familles sont sorties comme au temps de l'été, celui des balades aux heures calmes et des chaudes après-midi à Seraïdi, Oued Bakrat, Chetaïbi, Fellah Rachid, Rizzi Amor, Refes Zahouane, Aïn Achir, Ras El Hamra. Des dizaines de familles sont restées jusque tard dans la nuit bercées par le chant des cigales et des nuits magiques sous la voûte étoilée. Ils ont laissé tomber le brouhaha de la ville, les meetings politiques de la campagne électorale, les dermatologues et leur séminaire, le 2e forum international des traumatologues et des orthopédistes, l'université et ses portes ouvertes sur les ouvrages scientifiques et techniques, le hall du palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf et son printemps du livre. Pour ces familles, ces milliers de jeunes et ces couples d'amoureux, le choix était difficile. Il y avait ces instants de bonheur offerts par le lèche-vitrines dans une commune chef-lieu de wilaya dont le cœur bat au rythme du programme complémentaire d'aide au développement local. Il y avait aussi ces parents dont l'esprit est tourné vers les épreuves du BEM, celles sportives du bac et préparatives du bac blanc avant le grand rendez-vous du 9 juin. Ceux qui étaient de sortie avaient vécu au rythme également de la création artistique avec le vernissage proposé à l'hôtel Seybouse par l'artiste photographe et cinéaste El Hadi Hamdikene. Choix difficile sur l'itinéraire à emprunter entre les communes et les localités comme Aïn Barbar, cette localité enclavée et endormie au gré des vagues de la grande bleue, entre les mosquées aux longs minarets, les sites historiques, les monuments et les vestiges d'un temps passé. Ce week-end à Annaba était fait d'ombres et de lumières, de violence d'une chaleur inhabituelle et de la douceur des nuits printanières. La ville a su jouer de ses contrastes et, durant quarante-huit heures, vivre intensément au rythme de sa nature et de sa culture. Mosaïque de couleurs sur la route de Seraïdi, de saveurs d'un thé à la menthe servi quelque part à Aïn Achir, de senteurs en bordure des plages de Djenane El Bey et Aïn Barbar. Le temps de deux après-midi du jeudi et vendredi, Annaba et les 11 autres communes baignées de soleil ont livré quelques-uns de leurs trésors cachés.