Si le scrutin législatif 2007 ne battra pas le record d'abstention, il ne pulvérisera pas non plus le taux de participation de la présidentielle de 1999 ou, dans une moindre mesure, celui de 2004 et des référendums sur la concorde civile et la réconciliation nationale. Lyon. De notre correspondant Loin s'en faut ! Tout au mieux il sera « appréciable », estimait Abdelkrim Touahria, consul général à Lyon. Le terme, très diplomatique, signifie simplement qu'on s'achemine vers une participation faible, sensiblement égale à celle de 2002, c'est-à-dire entre 25 et 30%. Et pour les deux autres consulats de la région Rhône-Alpes, Saint-Etienne et Grenoble, ce devrait être identique : « C'est une tendance globale », ajoute le consul. Impossible pour autant de connaître les chiffres précis depuis l'ouverture des bureaux samedi matin. « Les données seront communiquées par le ministère de l'Intérieur, nous ne pouvons rien divulguer », indique le représentant de l'Etat. N'empêche que l'affluence est qualifiée de « timide » par le consul général. Nous avons pu effectivement constater, dimanche après-midi, jour de disponibilité des familles, que les électeurs ne se bousculaient pas, même si les bureaux n'étaient jamais désertés. Pourtant, l'organisation remarquable des opérations par les services consulaires aurait parfaitement pu gérer une foule conséquente. « Nous avons eu quelques cars et nous en attendons d'autres jeudi prochain, jour férié » (Ascension, fête chrétienne, ndlr). Ce dernier jour de vote pourrait ainsi amener beaucoup de retardataires qui voteraient ainsi le même jour qu'en Algérie. A voir ! Si l'accueil se fait dans un bâtiment sportif à Gerland, mis gracieusement à disposition par la mairie de Lyon, le consul général annonce pour les prochains scrutins une décentralisation à Valence (Drôme) et à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) « afin de faciliter la réalisation du devoir électoral ». Mais la multiplication des bureaux n'est pas une solution en soi. Encore aurait-il fallu que les candidats se soient fait connaître. Pas de meeting, pas de profession de foi. Le vote, aux dires de plusieurs électeurs, se fait seulement d'après ce qu'ils ont entendu des discours des dirigeants politiques retransmis à la télévision. Certains avouent simplement voter « pour le pays, peu importe le bulletin » (sic). Enfin, on a entendu un homme qui venait d'effectuer son devoir dire : « Je le fais pour les papiers », pressentant d'avoir des soucis administratifs s'il ne votait pas. Heureusement que c'est une crainte infondée, car sinon ce serait vraiment une mauvaise nouvelle pour les 70% d'abstentionnistes, si ce chiffre se précisait.