L'hyperactivité est devenue au fil du temps un véritable casse-tête pour les enseignants des maternelles et du primaire du monde entier. Les parents la vivent dans l'angoisse et l'impuissance. L'enfant hyperactif bouge beaucoup, il peut devenir agressif et surtout et c'est là leur drame il manque de concentration. En effet, son attention est papillonnante : elle zappe sur des centres d'intérêt éphémères. Ce profil ne s'adapte pas aux exigences intellectuelles de la scolarité. Quoique les activités d'éducation physique soient les plus prisées par ce type d'élève. Par les temps qui courent, l'hyperactivité est en passe de devenir un fléau aggravé qu'il est, par les multiples possibilités offertes aux enfants pour nourrir leur curiosité et leurs désirs (jeux électroniques, Internet, gadgets informatiques…). Ne serait-elle pas une rançon imposée par la surconsommation en tous genres induite par la société moderne ? Des spécialistes se penchent depuis quelques décennies sur ce trouble du comportement et des pistes de remédiation sont données. A ce jour, la vulgarisation fait défaut et les parents d' enfants hyperactifs sont déroutés. Il est maintenant acquis que parmi les exclus et les inadaptés du système éducatif, une bonne partie se recrute parmi cette catégorie d'élèves. Les parents d'enfants hyperactifs ont l'habitude de s'entendre dire par l'enseignante ou l'enseignant que leur enfant est indiscipliné, qu'il ne veut pas travailler ou qu'il perturbe la classe. Leur rejet du système scolaire est vite consommé. Par méconnaissance du trouble et donc par absence de prise en charge, ces élèves sont déclarés anormaux car ne cadrant pas avec les normes en vigueur. Selon les spécialistes, la raison de leur échec scolaire ne s'explique pas par leur manque d'intelligence, bien au contraire, elle est souvent supérieure à la moyenne. La sonnette d'alarme est tirée pour une meilleure prise en charge dès les premiers signes. Les parents sont les premiers concernés. Quand ils en sont sensibilisés, ils peuvent orienter leur enfant vers un spécialiste (psychologue ou pédopsychiatre). L'institution scolaire est aussi interpellée pour qu'elle intègre ce handicap dans l'exercice de ses missions. La prise en charge doit se faire en temps opportun, dès la maternelle. De la sorte, on pourra dire que l'égalité des chances n'est pas un vain principe. Que ceux que la nature n'a pas choyés soient traités de façon correcte. Thada de l'espoir Qu'en est-il de l'hyperactivité en Algérie ? Une lueur d'espoir pointe à l'horizon avec la création d'une association nationale dédiée à la lutte contre l'hyperactivité. Le quotidien El Watan a été le destinataire d'un document annonçant la naissance de cette association. Nous vous en soumettons une lecture synthétisée. Nous espérons que la prise de conscience sera au rendez-vous et que les contacts nécessaires s'établiront entre les spécialistes et les éducateurs pour que s'atténue le calvaire des enfants hyperactifs. Ils ne sont point responsables de ce qui leur arrive. Le document débute par un constat puisé d'une étude de la Cnrse (commission nationale de la réforme du système éducatif). On apprend que « les déperditions causées par les échecs scolaires sont très importantes en Algérie : sur cent enfants scolarisés en 1ere année , un seul obtient son baccalauréat sans redoublement et 67% sont exclus sans qualification ». Et de mettre l'accent sur une partie de ces échecs. « Parmi les enfants en échec, un pourcentage appréciable serait atteint d'hyperactivité. Aucune étude n'ayant été faite pour le moment, nous ne pouvons avancer de chiffres. Devant cet état de fait, et surtout face à la souffrance des enfants, la détresse des parents et le désarroi des professionnels, nous nous sommes mobilisés pour agir. C'est ainsi qu'un groupe de réflexion a vu le jour et a donné naissance a une association avec pour dénomination : Thada (Trouble Hyperactif et Déficit de l'Attention). Il s'agit d'un espace qui donnera l'opportunité aux concernés d'échanger des idées et de travailler dans la complémentarité. » Contactée par nos soins, la présidente de Thada, Mme Hamada Meriem a mis l'accent sur l'objectif principal de l'association. « Nous militons pour une aide à la prise en charge des enfants hyperactifs. Notre réflexion a abouti à l'élaboration d'un projet qui vise à sensibiliser les professionnels de la santé et de l'éducation à la question de l'hyperactivité ». De belles promesses dites avec conviction et portées par des femmes et des hommes au grand cœur. Il serait judicieux que les autorités nationales se penchent sur cette catégorie d'enfants. Et pourquoi pas aboutir à la mise en place d'un dispositif de dépistage et de prise en charge de l'hyperactivité. Il y va de la santé mentale d'un pays et dans l'urgence de la sauvegarde de l'intégrité morale et intellectuelle d'une frange de notre population : les enfants hyperactifs.