Il est de notoriété publique qu'Annaba, Sidi Amar et El Bouni sont les communes les plus polluées de la wilaya. Du complexe sidérurgique d'El Hadjar à celui de Fertial, anciennement plate-forme Asmidal de production pétrochimique, et de l'unité laitière Seybouse, aux unités de transformation des produits agroalimentaires, dont le concentré de tomate, tout est facteur de pollution. Et même si l'on parle de plus en plus de la mise en place d'équipements dépolluants, le mal est déjà là. Après avoir fait impression, grâce à une apparence de combat de tous les instants, les associations concernées par la lutte contre la pollution et la sauvegarde de l'environnement semblent s'être rétractées. On n'en entend plus parler si ce n'est pour impressionner, intimider ou menacer pour des desseins parfois obscurs, souvent intéressés. Les dernières dispositions du ministère de l'Environnement pour lutter contre la pollution industrielle se veulent un sérieux avertissement. Toutes rigoureuses qu'elles sont, ces dispositions ont été aussitôt mises en application par des sociétés algériennes ou mixtes. D'autres se préparent à le faire. Il y a les sociétés issues des dernières décisions de la Commission d'aide locale à la promotion des investissements (CALPI). Leur mise en exploitation a été retardée. Obligation leur est faite de se conformer, préalablement, à ces mêmes dispositions. Il y a les sociétés qui activent clandestinement dans la production ou dans le conditionnement de divers produits. Elles sont nombreuses dans les communes d'El Hadjar, Sidi Amar, et d'El Bouni. Nul n'ignore l'existence de plusieurs dépôts où des jeunes des deux sexes s'activent, pour une bouchée de pain, à conditionner le ciment, l'eau de javel, les pesticides et autres produits d'entretien ménager. Les incinérateurs des cliniques sont un autre souci qui n'a toujours pas été pris en charge, malgré les risques d'émanation de dioxine que leur exploitation suppose. D'ici à 2009, trois complexes d'engrais phosphatés seront créés à une soixantaine de kilomètres de la wilaya d'Annaba. Ils seront implantés à Bouchegouf, dans la wilaya de Guelma limitrophe précisément. Ils sont prévus pour une capacité de production cumulée de 12 millions de tonnes/an. Soit dix de plus que celles également cumulées de 1,5 million de tonnes/an des deux anciens complexes de la défunte entreprise Asmidal, aujourd'hui propriété des Espagnols de Fertibéria. L'initiation de ce grandiose projet de réalisation, dans un espace agropastoral de plate-forme pétrochimique à Bouchegouf, n'a toujours pas entraîné de réaction de la part des écologistes. Dans leur dossier, les initiateurs algériens et étrangers ont intégré la prise en charge de l'aspect environnemental. L'on parle de mise en place d'un système de protection. Selon des sources crédibles, ce système serait l'un des plus efficaces dans le monde. Bouchegouf, commune chef-lieu de daïra dans la wilaya de Guelma, est située à proximité de l'oued Seybouse. Ce cours d'eau avait été bien pollué les précédentes années. Les riverains en gardent encore des séquelles. Des centaines d'hectares de terres ont été perdues suite à leur irrigation par l'eau de cet oued que des déchets chimiques avaient polluée.