Une fois les lampions du Amman stadium éteints, d'autres, à des milliers de kilomètres du royaume hachémite qui ne s'attendait pas à un tel scénario, se sont illuminés à Mechria, Saïda, Tamanrasset, Béchar, Annaba et partout ailleurs, célébrant la victoire des Sétifiens qui se sont hissés à la hauteur de l'événement. La fête qui va durer sept jours et sept nuits comme le veut la tradition sétifienne a débuté au Regency Palace où les Ententistes ont passé une nuit blanche. La « coupe », (la neuvième toutes compétitions confondues) qui a été remplie hier de l'eau bénite de Aïn El Fouara, changeait de mains. Le sentiment du devoir accompli a pris le dessus sur la fatigue générée par une terrible bataille, revenue au plus méritant, qui prend vendredi 18 mai à 7h (5h heure algérienne), le chemin de l'aéroport de la Reine Alia. Les yeux des héros qui n'avaient pas fermé l'œil brillaient de bonheur. Raho and co répondaient avec un large sourire aux différentes sollicitations. Une fois les formalités douanières achevées, les 63 membres de la délégation s'engouffrent dans le Air Bus 320 qui s'envole vers le Caire où l'on retrouve, une heure après, le staff de l'ambassade. Ce dernier était aux petits soins avec les Ententistes qui n'ont pas trop souffert d'une escale de cinq heures, pourtant. Le déplacement de l'ambassadeur Abdelkader Hadjar, ayant offert le déjeuner aux protégés de Saâdane nous pousse à dire que nos diplomates à l'étranger, que ce soit à Djeddah ou à Amman, ont été d'un grand soutien pour les représentants du football algérien. Le diplomate précité qui a longuement conversé avec les acteurs, journalistes et dirigeants sétifiens, a accompagné les joueurs jusqu'à la passerelle du Boeing d'Air Algérie. La disponibilité et la diligence du personnel du 737/300 ont fait oublier à Hadj Aïssa and co, les quatre heures du voyage et la fatigue qui commençait à faire son effet. Possédant d'inépuisables réserves et ressources, le collectif tenait bon. Benchadi, Maïza et Benchaïra, le trio de choc, ne cessait de taquiner Keita, un féru de Playstation. Belhani, le blagueur de l'équipe, titillait Hadj Aïssa, Lamouadaâ et Ziaya, qui s'adonnaient à une partie de cartes. Certains, pour ne pas dire de nombreux voyageurs, ont fait le plein en autographes et photos avec les vainqueurs de la 4e édition. Le personnel navigant ainsi que le co-pilote, ont fait autant. Les dirigeants, Hassous, Abid et Arab venaient de temps à autre prendre des nouvelles de leurs joueurs, filmés par Raho, qui immortalise ces instants. Mohamed Cheurfi dit Dada, le représentant de la FAF, n'étant autre que le président de ligue de Sétif, était aux anges : « Les garçons ont fait honneur à l'Algérie qui mérite bien ce beau cadeau », dira, les larmes aux yeux, le doyen des dirigeants du football national. Rym Ghazali, notre vedette de la Star Académie de la précédente édition, ayant fait l'aller et le retour avec la délégation, était du même avis : « Cette équipe de Sétif qui a fait plaisir à l'Algérie mérite tous les honneurs », dira la star dont l'agenda est plein. Rym n'a, en outre, pas tort car les partenaires de Benchadi ont été, par leur exemplaire comportement, les dignes ambassadeurs du football algérien. A l'approche de la capitale, le coach Saâdane fait le tour, distribue verbalement le programme d'entraînement du lendemain. 18h 45, l'avion pose pied sur le tarmac Houari Boumediene où la foule attendait les tombeurs de l'Aigle bleu jordanien. Les formalités douanières sont vite réglées et les privilégiés qui ont pu investir la salle d'arrivée congratulaient et posaient avec le onze, reçu quelques instants après par la foule en délire : « Inchallah ya Rabi Fouara championné », c'est le tube récurrent des fans qui se sont massés devant le bus, ayant trouvé moult difficultés pour se frayer un chemin et rejoindre le Mercure où se sont retranchés les guerriers. Entre-temps, Sétif, la cité qui ne vit que pour ce grand parti (l'ESS s'entend), se parait. La rumeur sur l'arrivée des champions battait son plein. L'aéroport, où une marée humaine s'est massée hier, dès les premières heures de la journée, accueille aux environs de 17h les enfants de l'Algérie qui renoue avec les succès sportifs d'un certain niveau. Noureddine Bedoui, le wali ayant accompagné Serrar et son groupe, était à l'accueil des Bourahli et consorts qui se sont dirigés au chaudron où s'entassaient plus de 50 000 personnes, et ont par la suite donné le coup d'envoi des sept jours et sept nuits d'une fête attendue depuis presque 20 ans…