Une conférence des ministres des Affaires étrangères du groupe 5 + 5 se tiendra au cours de la dernière quinzaine du mois de novembre prochain à Oran. Selon des sources au département de Belkhadem, cette rencontre est à inscrire dans le prolongement de la troisième conférence ministérielle, tenue la mi-septembre dernier à Alger, de ce groupe. Cadre informel de concertation, celui-ci réunit l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie du côté maghrébin et la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Malte du côté européen. Cette conférence aura à approfondir la réflexion sur les problèmes migratoires en Méditerranée occidentale qui constituent actuellement une préoccupation majeure partagée par les deux rives. Pas plus tard que samedi dernier, Abdelaziz Belkhadem a affirmé que l'Algérie « ne pourra pas accepter d'avoir sur le territoire d'un pays du Maghreb un camp où seront parqués les immigrants clandestins en attendant que leurs dossiers soient régularisés dans un pays européen ». Une position qu'il tentera de mieux défendre lors de la rencontre d'Oran. C'est d'ailleurs en préparation de ce rendez-vous qu'il a engagé, en marge de la 11e session des ministres des Affaires étrangères du Forum méditerranéen tenue les 24 et 25 octobre à Paris, des consultations avec certains de ses pairs membres du groupe 5+ 5. Il s'agit du Français Michel Barnier, de l'Espagnol Miguel Angel Moratinos, du Portugais Antonio Monteiro, du Marocain Mohamed Benaïssa et du Maltais Michael Frendo. A la proposition de certains pays européens d'ériger des centres de transit au Maghreb pour les immigrants clandestins, l'Algérie estime qu'il s'agit plutôt de « créer ensemble les conditions idoines qui permettront de dégager et de mettre en œuvre des solutions durables aux différents défis que posent les flux migratoires ». Lors de la conférence ministérielle d'Alger, Abdelaziz Ziari, ministre de la Jeunesse et des Sports, avait jugé « urgent, voire impératif d'agir pour dédramatiser la perception de la problématique de la migration ». Cette dernière, selon le responsable algérien, « ne doit pas être perçue exclusivement à travers ses aspects négatifs », comme elle doit être également traitée « loin de toute manipulation à caractère politique, religieux ou culturel ». Un avis relativement partagé, à l'époque, par Brunson Mckinley, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon lequel il est « nécessaire d'encourager les donateurs ainsi que les gouvernements à financer des projets utiles » dans les pays passerelles vers l'Europe.