L'annonce de la date peut signifier le début de la fin de la crise qui secoue le parti depuis mai 2003. Le huitième congrès bis du FLN se tiendra durant la deuxième quinzaine du mois de décembre prochain. C'est ce qu'a révélé, hier, à Liberté une source très au fait des rouages du parti. L'annonce de la date officielle, durant laquelle interviendra le congrès, sera rendue publique la semaine prochaine, au plus tard, à l'occasion d'une conférence de presse qui sera animée par des responsables du parti. C'est ce qu'explique, à cet égard, Abdelkrim Abada, membre de la nouvelle direction du FLN chargé de la gestion des affaires courantes du parti. Selon notre interlocuteur, c'est à cette nouvelle direction qu'échoit la prérogative de fixer la date des huitièmes assises du parti en concertation avec la commission nationale de préparation du congrès. “La nouvelle instance transitoire du FLN est une direction collégiale où les décisions concernant le parti se prennent avec l'ensemble de ses membres. C'est ce que nous ferons, d'ailleurs, s'agissant de la date durant laquelle se tiendra le congrès du parti et où nous devrons discuter et en débattre ensemble”, souligne Abada. L'institution, donc, de la nouvelle direction du FLN semble avoir mis de l'ordre dans le fonctionnement de ce parti. Mise sur pied le 31 octobre dernier au siège national de cette formation à Hydra, cette instance constituée de Abdelaziz Belkhadem, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Saïd Bouhedja et Salah Goudjil a, selon toute vraisemblance, apaisé les tensions. Dans un passé récent, en effet, personne ne pouvait avancer une quelconque date pour l'organisation du congrès de l'actuel parti de la majorité tant les tiraillements, les affrontements et les divergences de fond entre ses responsables bloquaient la préparation de cette échéance. On se rappelle à ce propos, les blocages provoqués par des membres du mouvement dit de “redressement” à l'occasion de la mise sur pied de la commission nationale de préparation du huitième congrès bis, le 5 juin dernier, et à l'installation de ses sous-commissions, en juillet dernier. Des membres du gouvernement se recrutant dans ce mouvement à l'image de Amar Tou, ministre des Postes et des Technologies de la communication, avaient, lors de ces deux rendez-vous organiques, rameuté des étudiants non concernés du reste par les affaires internes du FLN pour contrarier la tenue de ces rencontres. Ces blocages récurrents ont été même, publiquement, dénoncés par deux ténors du parti, en l'occurrence Abdelkrim Abada et Amar Saïdani, président de l'APN. Saïdani avait, à cet égard, expliqué devant les membres du comité central le 28 octobre dernier que “des ministres FLN qui organisent des réunions parallèles pour s'immiscer dans la bonne marche du parti, je peux vous dire que c'est une première. Je dois vous dire, également, que certains ministres ne sont pas des militants FLN et s'ils désirent revenir, ils n'ont qu'à s'inscrire dans une kasma pour obtenir leur carte”. Abada avait de son côté, cité nommément Amar Tou comme facteur majeur dans le retard de la tenue du congrès. Il avait déclaré en substance que “s'il n'y avait pas les blocages des ministres, on aurait tenu notre congrès en novembre. Ces ministres qui nous reprochent d'être opposés au président, alors que nous ne sommes pas contre lui, ni contre la réconciliation nationale qu'il compte soumettre à référendum”. N. M.