Réfugiés en galère ». « Nous avons faim. » « Faites quelque chose. » Les cartons collés sur les portes en fer résument l'état d'esprit des migrants africains réunis en sit-in devant le bureau du Haut-Commissariat aux réfugiés, à Rabat, au Maroc. Depuis vendredi, ils sont une trentaine en provenance de la RD Congo, du Nigeria, du Liberia ou encore de Côte d'Ivoire à tenir un campement de fortune pour réclamer le respect de leurs droits et une assistance. « Arrestations arbitraires, insécurité quasi permanente, refoulement à la frontière maroco-algérienne, inaccessibilité aux soins médicaux appropriés, assignation à résidence au Maroc du fait de non possession de titre de voyage, etc… Ce mouvement des réfugiés se veut écho des problèmes gangrenant la situation des réfugiés subsahariens au Maroc », témoigne Fiston Massamba, membre du Conseil des migrants subsahariens au Maroc, dans un texte repris sur le site d'information alternative rezo.net. Les revendications des réfugiés subsahariens étaient justement à l'ordre du jour, samedi 19, lors d'une journée d'étude organisée par la Fondation Orient-Occident dans la capitale marocaine. Louis D'or Ngalamulume, président de Réfugiés sans frontières, a insisté sur leur pénible quotidien au Maroc, réclamant le respect des droits fondamentaux, la liberté de circulation pour tous et la réhabilitation du droit d'asile. D'après le HCR, il y aurait dans le pays entre 500 et 600 réfugiés reconnus, dont des Irakiens. Quelque 450 demandes de réfugiés et 1 200 demandes d'asile politique ont été traitées par le bureau de Rabat en 2006. Yohannes Van Der Klaw, délégué du HCR au Maroc, a souligné les nombreux problèmes d'intégration comme la scolarisation des mineurs ou l'octroi au compte-gouttes des papiers reconnaissant leur enregistrement par le HCR. D'après L'Economiste, un quotidien marocain, il aurait également déclaré : « On ne peut pas faire de miracle », soulignant qu'« une collaboration partagée entre le HCR, le gouvernement et les migrants serait des plus judicieuses ». Sur le terrain, face au sit-in, il s'est dit « prêt à négocier à condition que les réfugiés politiques arrêtent d'abord leur mouvement de protestation ». Il a toutefois ajouté que si les situations pouvaient être examinées au cas par cas, le HCR n'a pas les moyens de les prendre en charge individuellement. Pour l'instant, les délégués des réfugiés subsahariens refusent de lever le siège. « On ne quittera pas le bureau du HCR tant qu'on n'aura pas obtenu gain de cause, prévient Massona De Galles, un réfugié de la RD Congo, car si on part, nous n'aurons rien du tout. »